À quoi joue la coordination rurale ?
La Coordination rurale vient de réaliser des analyses à la sortie de la station d’épuration de Langouët. Ces résultats ne seraient pas conformes avec les normes en vigueur. Eau et Rivières de Bretagne reste partagée sur l’opération menée par le syndicat agricole.
Une quinzaine de membres de la Coordination rurale (21,54% des suffrage lors des dernières élections des chambres d’agriculture) était réunie à Langouët, mercredi 13 novembre, pour présenter les résultats des prélèvements effectués à l’exutoire de la station d’épuration de Langouët, le 25 septembre dernier. Objectif : prendre à défaut le maire de la commune, devenu symbole de la lutte contre les produits phytosanitaires après son arrêté limitant l’épandage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations.
Sur le site La France agricole, les résultats des analyses sont détaillés. Selon Jean-Pierre Couëtil, président du syndicat en Bretagne, on y trouverait de l’azote, du phosphore, du bisphénol A, de l’acétone, du glyphosate et de l’AMPA. « Le résultat en phosphore est le plus criant avec 5,10 mg/l (norme : 0,2 mg/l), soit une teneur plus de 25 fois supérieure à cette norme », explique le représentant syndical.
Une action vertueuse mais dans quel but ?
Eau et Rivières de Bretagne salue l’action du syndicat qui joue son rôle citoyen en mettant en lumière une atteinte à l’environnement.
Nous pouvons d’ores et déjà conseiller au syndicat de se rapprocher des services de l’État compétents en matière de contrôle de qualité des eaux.
Toutes les atteintes à l’environnement, pas uniquement celles du fait des agriculteurs, sont dénoncées par notre association. C’est bien notre ONG qui a dénoncé la pollution des stations d’épuration du pays de Guingamp. C’est aussi Eau et Rivières qui est mobilisée sur la pollution industrielle causée par Lactalis à Retiers (35).
Un manque d’ouverture au dialogue
Pour autant, dérouler une telle action dans le but de décrédibiliser le maire de Langouët n’est pas acceptable. Cela fait preuve d’un manque de volonté de dialogue et de négation des réalités et des volontés de changement de la société française.
En annonçant que pour les maires qui prennent des arrêtés anti-pesticides, le syndicat « viendrait analyser l’eau de leurs stations d’épuration », le président national de la Coordination rurale, Bernad Lannes, menace et fait pression sur des maires qui tentent d’agir pour protéger la santé de leurs concitoyens.
Eau et Rivières de Bretagne réitère son soutien au maire de Langouët et à tous les édiles qui prennent des arrêtés anti-pesticides dans leurs communes.
Attaques en règle contre notre association
Sur les réseaux sociaux, les sympathisants de la Coordination rurale accusent Eau et Rivières de ne pas faire son travail. « C’est un syndicat agricole qui doit faire le boulot ! ».
Nos rivières sont la cible de multiples atteintes. Nous n’avons pas la prétention de pouvoir nous mobiliser sur 100 % des cas et nous sommes preneurs de toutes les bonnes volontés qui pourront nous aider dans cette tâche.
Cela fait maintenant 50 ans qu'Eau et rivières oeuvre au service de l'intérêt des Bretons et de leurs rivieres. Notre association n'a pas de leçon à recevoir d'un syndicat qui à de nombreuses reprises s'est montré bien peu préoccupé par les questions d'environnement.