Aides agro-environnementales : entre discours de l'Etat et réalité financière... [19/02/2018]
Transition agro-écologique dans la loi d'avenir agricole de 2014, plans Ecophyto I et II, transition énergétique du Plan Climat 2017 suite aux accords de Paris, et plus récemment projet de loi pour une alimentation « favorable pour la santé et respectueuse de l’environnement »... L'Etat semble se préoccuper du respect de l'environnement. Mais en Bretagne comme ailleurs, le compte n'y est pas !
Lors de la commission régionale agro-environnementales annuelle, l'ensemble des acteurs du monde agricole a pu exprimer son désarroi face au manque de financement des aides agro-environnementales. Les systèmes herbagers et l'agriculture biologique, dont l'intérêt environnemental n'est plus à démontrer, se voient contraints, faute de financements suffisants de l'Etat !
Face au succès des aides agro-environnementales de ces dernières années, lié aux conversions en agriculture biologique et à l'évolution des systèmes agricoles, les demandes d'aides ont explosé. Pendant ce temps, le gouvernement a décidé de supprimer son aide au « Maintien à l'agriculture biologique ». Et il n'a pas prévu de ré-abonder le budget initial, contrairement aux autres financeurs que sont le Conseil Régional ou l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne.
Malgré son discours sur le climat, l'agro-écologie, l'agriculture biologique, l'alimentation, malgré la demande sociétale croissante en produits bio ou de qualité et en terme de respect de l'environnement, malgré l'engagement massif des agriculteurs dans ces contrats pluriannuels agro-environnementaux, l'Etat n'assume pas ! Quels moyens se donne-t-il pour atteindre les objectifs de son projet de loi suite aux Etats généraux de l'alimentation, comme par exemple les 50% de produits de qualité, dont 20% issus de l'agriculture biologique, en restauration collective ?
Il manquerait 40 millions d'euros pour poursuivre le soutien à ces systèmes respectueux de l'environnement... Rien face aux 5 milliards d’euros annoncés par le Président Macron dans le plan d’investissement pour l’agriculture ! Combien de temps devra-t-on encore attendre pour placer l'environnement au cœur du développement agricole et pour que les actes rejoignent le discours ?