Permis miniers annulés en Centre Bretagne, la victoire de la mobilisation populaire
Victoire ! Ce jeudi 18 avril, trois arrêtés ministériels ont été publiés au Journal officiel. Ils actent la renonciation de Variscan Mines SAS aux trois permis exclusifs de recherche minière de Merléac, Loc-Envel et Silfiac. Ils avaient été accordés par Emmanuel Macron en 2014 et 2015.
Après les arrêtés de refus opposés fin 2018 aux pétitionnaires des permis de Penlan et Lopérec, la menace de la réouverture de mines en Bretagne s’éloigne, et avec elle les inquiétudes pour les ressources en eau de la région, les activités économiques qui en dépendent, la santé de ses habitants, etc...
Ce magnifique résultat est du à plus de trois années de collaboration sans faille des associations et de très large mobilisation populaire. A tous, un grand merci.
Une victoire mais le scénario peut se répéter
Pour autant, il convient de noter la petite phrase à la fin des arrêtés : "En conséquence, il est mis fin au dit permis et le gisement correspondant est replacé dans la situation de gisement ouvert aux recherches". C’est le code minier actuel qui veut cela. Même si l’hypothèse d’une ruée de pétitionnaires en Bretagne est assez peu probable à court terme, il faut être conscients que, dans le contexte réglementaire actuel, le scénario peut se répéter à tout moment.
"Le code minier prévoit que d'autres candidats peuvent désormais postuler à l'extraction de ces gisements. Il convient donc de rester vigilants, expliquent les représentantes de Attention mines! et de Nature et patrimoine Centre Bretagne. Au final, seuls une révision de la réglementation française et l'abandon de la stratégie gouvernementale de relance tous azimuts de l'activité minière permettraient de protéger ces biens communs que sont l'eau, l'air, notre cadre de vie et la santé publique."
Le collectif Douar Didoul de son coté : "se réjouit de l'abandon des permis miniers bretons et il reste vigilant pour que ces permis se soient pas à nouveau proposer à une nouvelle multinationale ; cet abandon par le gouvernement est le résultat du choix des populations concernées, qui par ailleurs se sont déjà positionnées par les nombreuses manifestations contre ces projets miniers, initiatives locales et sur le permis de LOC ENVEL par les refus massifs de prélèvement sur les 25 communes impactées par ce projet inutile, polluant, coûteux et surtout spéculatif. Rappelons que plus de 6000 personnes avaient dit NON lors de l’enquête d’utilité publique et que la plus grande partie des propriétaires terriens avait signé des interdictions de sondage. Le permis minier s'il avait aboutit aurait mis en danger la qualité de l'eau de toute la Bretagne, n'aurait amené aucun emploi durable et aussi aurait mis en péril l'équilibre d'un territoire dont les principales activités sont le tourisme et l'agriculture. Le collectif douar didoull s'indigne des déclarations des hommes politiques qui s'accaparent la victoire ; Macron en son temps a signé les permis miniers bretons comme ministre de l'économie; la mobilisation depuis le début a été menée par les collectifs et associations citoyennes, les politiciens de tout bord se sont ensuite ralliés quand ils se sont aperçus de l'ampleur de la mobilsation populaire
En dehors de la Bretagne Douar Didoull s'oppose aussi aux autres projets miniers et notamment apporte son soutien à ceux qui luttent contre les permis miniers de Couflens et les permis miniers en Guyane ;"
C'est pour ces biens communs qu'Eau & Rivières de Bretagne continuera à se battre aux côtés des associations locales.