Le SAGE Vilaine n'est pas une menace pour l'agriculture

09 juillet 2025
Le SAGE Vilaine n'est pas une menace pour l'agriculture

 

Les maires d’Ille-et-Vilaine ont récemment reçu un courrier du Conseil agricole départemental, très lié à la FNSEA et aux Jeunes Agriculteurs, d'ailleurs il est signé du responsable de la FNSEA 35. D'autres courriers similaires ont été adressés dans le Morbihan. Ce courrier, ainsi que les prises de position publiques qui l’accompagnent, présentent le projet du SAGE comme une menace majeure pour la profession agricole. 

 

Suite à sa lecture, nos 12 associations (Eau & Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, le Collectif sans pesticides, le Collectif de soutien aux victimes de pesticides, UFC que choisir Loire-Atlantique, la Maison de la consommation et de l'environnement, FNE (Pays de la Loire, Loire-Atlantique, Bretagne), la Fédération de pêche d'Ille-et-Vilaine, la Fédération de pêche du Morbihan, la Fédération pour l'environnement en Mayenne) qui se mobilisent sur ce sujet depuis des années, ont elles aussi tenues à adresser un courrier aux élus concernés afin de rétablir quelques faits et de rappeler les enjeux du territoire.

 

En savoir plus sur les enjeux du SAGE Vilaine et nos précédentes mobilisations :

 

 

Notre courrier :

 

"Au moment où le projet de SAGE Vilaine arrive au stade décisif de la consultation des élus, nous souhaitons attirer votre attention sur l’importance de prendre votre décision sur la base d’informations fiables et objectives.

 

Ce projet, fruit de trois années d’une concertation réunissant élus locaux, représentants agricoles, associations environnementales et services de l’État, vise avant tout à répondre à une situation sanitaire et environnementale alarmante. Sur les 11 000 km² du bassin de la Vilaine, seulement 8% des masses d’eau sont en bon état écologique, et plus de 12 000 bâtiments sont en zone à risque (inondation, submersion marine). À ces enjeux s’ajoutent les effets du changement climatique et une croissance démographique qui pourrait porter la population à 1 850 000 habitants en 2050.

 

Les travaux du SAGE se sont basés sur une large consultation citoyenne, qui avait mis en évidence des attentes fortes telles qu’améliorer la qualité de l’eau pour protéger la santé publique, accompagner les agriculteurs dans une transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la santé, préserver strictement les zones humides et milieux naturels et mieux anticiper la disponibilité de l’eau pour garantir une gestion durable…

 

Outre que le courrier évoqué plus haut contient des informations erronées, il est essentiel de rappeler que les mesures soumises à votre avis n’auront pas l’impact qu’on leur prête. Par exemple, pour les pesticides, elles concernent uniquement l’interdiction des herbicides sur maïs, et ce, sur une partie des seules aires d’alimentation des captages d’eau potable les plus contaminées ; soit environ 16 000 ha (ce qui ne représentaient que au final 1,5 % du territoire du SAGE), selon les données présentées à tous lors de la commission locale de l’eau du 5 décembre 2024 et non les 140 000 ha évoqués.

 

Nous regrettons que le courrier de ces deux syndicats agricoles occulte ces réalités et ne mentionne ni les malades des pesticides présents sur notre territoire, ni la lassitude des consommateurs et contribuables face au coût croissant de la dépollution de l’eau, ni la profonde attente de la population pour une action résolue en faveur de l’environnement. L’opinion publique est aujourd’hui particulièrement sensible à la dégradation de l’environnement liée à certaines pratiques agricoles, et les citoyens expriment leur déception lorsque les élus cèdent à des pressions sectorielles au détriment de l’intérêt général.

 

Les avancées du SAGE Vilaine, saluées par de nombreux acteurs associatifs et agricoles, ne constituent pas une remise en cause de l’agriculture, mais une étape indispensable à sa transition pour garantir à toutes et tous une eau de qualité et préserver la santé des habitants, des professionnels et du milieu naturel. Cette transition permettra de préserver une agriculture forte et protectrice au service de la santé des populations et de la biodiversité. Il s’agit d’un compromis, limité dans son périmètre, qui laisse une place au dialogue et à l’accompagnement des transitions nécessaires.

 

Nous vous appelons solennellement à faire de la protection de l’eau et de la santé de vos administrés votre boussole. L’intérêt général doit primer sur les intérêts particuliers. Les nombreuses mobilisations citoyennes récentes témoignent de l’attente forte d’une action courageuse et responsable de la part des élus."

 

Télécharger le courrier adressé aux élus retranscrit ci-dessus

 

 

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