Néant-sur-Yvel, un projet avicole trop hors sol

18 octobre 2019
Néant-sur-Yvel, un projet avicole trop hors sol

Un projet d'extension d'un élevage avicole à Néant-sur-Yvel prévoit de passer de 40 000 places à 192 500 places de poulet de chair. Cela n'est résolument pas la transition agricole attendue et promise ! Consultez l'avis déposé par Eau & Rivières de Bretagne à l'enquête publique.

 

Eau & Rivières de Bretagne se joint volontiers à l'indignation des riverains et des agriculteurs paysans pour dénoncer ce projet d'agriculture intensive qui ne respecte ni les hommes, ni la nature.

 

Un projet hors sol

Les besoins des animaux sont apportés à grands renforts de voyages pour beaucoup transatlantiques (importation du soja du Brésil). Via un contrat d'apporivionnement avec une entreprise d'agro-alimentaire, les effluents sont exportés par camion pour transormation aurpès d'une autre entreprise qui dit valoriser le compost. Ce mode de production est outrageusement hors-sol !

Tous les besoins des animaux sont importés en crâmant des énergies fossiles et de même pour exporter les effluents. A l'heure du réchauffement climatique, ce projet alourdit notre facture CO2 et empêche notre société de réaliser sa transition énergétique. Enfin, où seront vendus ces poulets? Nous ne pensons pas qu'ils seront destinés à la consommation locale...encore un poids carbone supplémentaire !

Autrefois, les fermes étaient dimensionnées par-rapport aux terres attenantes pour  les cultures qu'elles pouvaient produire et les affluents qu'elles pouvaient absorber.

 

Les militants mobilisés pour une transition agricole qui appelle un franc soutien de la Région

Le 5 octobre 2019, sous l'impulsion énergique de la Confédération paysanne, les militants d'Eau et Rivières de Bretagnes et d'autres associations se sont regroupés devant la mairie de Néant-sur-Yvel pour dénoncer de vive voix leur opposition à ce projet. Il n'est pas le seul en cours de construction dans la région Bretagne, et c'est bien ce qui nous inquiète fortement.

Ce projet bénéficie d 'un accompagnement public de la région Bretagne par un plan d'aide à la rénovation des bâtiments d'élevage. L'aide publique devrait être conditionnée à des critères de localité des circuits d'approvisionnement et de distribution, à leur faible impact environnemental et à l'emploi.

Le discours de la Confédération Paysanne est disponible ici

Ce n'est certainement au service de l'emploi, ni de la vie sociale que ces projets voient le jour. Combien de producteurs fallait-il autrefois sur un poulailler ? Les fermes qui vendent leur production localement sont celles qui permettent une vie sociale apportant reconnaissance aux producteurs.

 

Notre déposition à l'enquête publique et nos espoirs

Nous sommes allés au débat public à Langoëlan, avons déposé sur le site de la préfecture sur la base des arguments développés par les spécialistes, nous avons largement échangé entre nous sur tous les problèmes qui se posent sur ce projet : l'eau et le forage, l'air et l'ammoniac, les risques pour les terres avec le dépôt temporaire des fientes à exporter qui peuvent s'infiltrer, les rotations de camions pour cet élevage de 120 000 têtes par lot (x5 ) alimenté par du soja d'Amérique Latine , la proximité de zones naturelles, etc. La commissaire enquêtrice a donné un avis favorable en oubliant ses obligations de neutralité : dans ses commentaires elle a parlé de messages "haineux", de déploiement de la gendarmerie (au cas où nous serions des black blocs) et en justifiant principalement les motifs des opposants par le bien être animal en oubliant la principale motivation : la protection de l'environnement.  

Dans le cadre de la présente enquête publique, nous espérons un avis du commissaire enquêteur à tout le moins plus respectueux de nos préoccupations qui sont légitimes et guidées par l'intérêt général : la protection de notre environnement, de notre qualité d'eau en tant que bien commun, de notre vie sociale et de notre santé, de notre territoire !

Eau & Rivières de Bretagne est très préoccupée par le manque cruel d'étude des porteurs de projet sur leur pression de prélèvement sur la ressource en eau. N'oublions pas que le bassin versant sur lequel le projet compte s'implanter, l'Oust et la Vilaine sont des bassins souffrant de déficit en eau en fin d'été depuis plusieurs années et que c'est la Vilaine qui aliment principalement nos populations morbihannaises en eau potable...

D'autres lacunes sautent aux yeux notamment l'absence de prise en compte de la santé environnementale, l'absence de calcul de l'empreinte carbone d'un tel projet...

 

Veuillez trouver ici notre déposition

 

Des militants qui appellent à l'après enquête publique

Que se passera-t-il ensuite ? Les structures qui s'opposent à ce projet prolongeront leurs actions : mobilisation sur la place publique, sensibilisation de l'opinion publique...ETC !! A très bientôt, à tout le moins au 19 décembre devant le Conseil Régional de Bretagne ;-)

 

 

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