Publication | Les biocides, des pesticides dans nos maisons

02 mars 2021
Publication | Les biocides, des pesticides dans nos maisons

Près de 75% des ménages stockent ou utilisent des biocides à leur domicile sans forcément le savoir. Parfois, les étiquettes des produits ne mentionnent même pas leur présence. Les biocides sont pourtant des produits dangereux. Ce sont des pesticides au même titre que les produits phytosanitaires encore utilisés dans les champs pour le désherbage ou contre les insectes.


 

L’association Eau et Rivières de Bretagne, la Maison de la bio 29 et la Mce viennent de publier la fiche d’information "Les biocides, des pesticides méconnus" pour apprendre au plus grand nombre à identifier les biocides, prendre conscience de leurs impacts et trouver les solutions pour s’en passer.

 

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Mieux connaître les biocides

Les biocides sont des substances toxiques que nous utilisons au quotidien, parfois sans savoir qu’il s’agit de pesticides. Ils sont présents dans les produits que nous achetons sans que nous en soyons informés : lames de terrasse traitées, peinture anti-moisissures…

Les biocides sont des pesticides au même titre que les produits phytosanitaires, mais ils ne sont pas soumis à la même réglementation. Ainsi une molécule interdite dans un produit phytosanitaire (protection des cultures : herbicide, insecticide, répulsif...) peut cependant être autorisée dans un biocide (protection des biens et des personnes : désinfectant, antiparasite, protection du bois…).

 


 

Identifier l’impact des biocides sur l’environnement et la santé humaine

Les biocides sont épandus dans l’air, appliqués sur les murs ou encore mis sur la peau… et finissent dans la nature :

  • Dans l’eau que nous buvons : à cause de la solubilité des molécules ou de leur transport dans des matières en suspension (poussière, micro-plastiques...), de nombreux biocides se retrouvent dans l’eau de nos rivières, avec le risque d’arriver jusqu’à l’eau de notre robinet.

  • Dans l’air que nous respirons : alors que nous passons 90 % de notre temps en milieu clos, la pollution de l’air intérieur serait 5 à 10 fois supérieure à celle de l’air extérieur.

  • Dans le sol qui produit nos aliments : les biocides sont des produits visant à éradiquer le vivant. Mais ils ne sont pas sélectifs : une fois répandus dans la nature, ils sont potentiellement nocifs pour toutes les espèces et les êtres vivants.

 

 

 

Maintenant que les pesticides ne sont plus autorisés dans les jardins des particuliers , il est temps d’arrêter de les utiliser dans nos maisons ! Le dépliant-poster « Les biocides, des pesticides méconnus » est là pour aider le plus grand nombre à y parvenir.

Il est disponible gratuitement au format papier au siège de l’association Eau et Rivières de Bretagne, de la Maison de la bio 29 et de la Mce ou en téléchargement sur leurs sites internet respectifs.

 

Les bons gestes

Prévenir plutôt que guérir : aérer quotidiennement le logement, utiliser des répulsifs naturels, gérer l’humidité, accepter la présence du vivant et la cohabitation…

S’informer sur la composition des produits et matériaux achetés et préférer les alternatives écologiques,

Faire le tri dans ses placards et déposer en déchetterie les biocides dans les conteneurs dédiés.


 

Comment se passer des biocides ?

Travailler sur la cause ou utiliser des alternatives : se passer des biocides chez soi, c’est possible et facile. Sélection de solutions parmi le panel présenté dans la plaquette :

  • Peintures anti-moisissures : si elles peuvent s’avérer efficaces un temps, elles ne règlent pas le problème de l’humidité qui cause le développement de ces champignons. Il faut agir sur la cause avant d’agir sur l’effet, en un mot : aérer ! Ouvrir chaque jour pendant 10 min vos fenêtres assure le renouvellement de l’air ambiant, et chasse l’humidité, les poussières et polluants intérieurs. Si besoin, installer une ventilation ou des aérations à vos fenêtres.

  • Puces : les produits de contact (poudre, pipettes, colliers) restent présents sur le pelage et nous contaminent lorsque nous caressons notre animal. Or il s’agit souvent d’insecticides interdits en agriculture, potentiellement très dangereux pour les humains, encore plus pour les enfants et femmes enceintes. En plus d’une bonne hygiène de la maison (aspirateur, nettoyage de coussin, litière propre…), préférer des répulsifs d’origine naturelle notamment à base d’huiles essentielles* de lavande, de citronnelle ou de girofle et brosser les animaux avec des peignes anti-puces.

  • Poux : les lotions appliquées sur notre corps, nous mettent en contact direct avec ces insecticides, dont les usages répétés entraînent des résistances chez les insectes parasites. De plus, avec le rinçage, tout finit dans l’eau et la pollue. Préférer les produits ayant une action mécanique sur les poux (huile végétale, peigne à cheveux) et procéder au nettoyage méticuleux des draps, manteaux, bonnets soit dans le lave-linge (60°C), soit dans le congélateur (pendant 24h).

  • Bactéries et virus : certains produits sont volatils et dégagent des vapeurs (COV), cause de symptômes respiratoires et de troubles neurologiques, d’autres ont des effets cancérigènes. Pour faire le ménage des produits plus naturels existent comme le vinaigre blanc et le savon de Marseille, ou les produits éco-labelisés. Nettoyer régulièrement et soigneusement vos mains à l’eau et au savon pour limiter la diffusion des virus et bactéries. Utiliser un nettoyeur vapeur, si des personnes fragiles vivent au domicile.

  • Mouches et moustiques : selon l’étude Pesti’home, les produits contre les insectes volants (bombes à vaporiser, autocollant diffuseur) sont les biocides les plus fréquemment retrouvés au sein des ménages résidant en métropole. Ce sont des insecticides souvent mal utilisés et pouvant avoir des impacts sur la santé. Pour limiter le développement des moustiques, vider l’eau stagnante (soucoupes sur les pots, récupérateur d’eau fermé...) et installer des rideaux de perles ou des moustiquaires pour éviter leur intrusion dans la maison. Utiliser des bandelettes autocollantes ou une tapette à mouche, et des répulsifs naturels contre les moustiques : citronnelle, géranium, lavande…


 

Attention, l’eau de javel est un biocide.

Elle tue les bactéries (les mauvaises comme les bonnes) mais ne lave pas. Plus d’un quart des intoxications à domicile sont dues à des produits d’entretien, l’eau de Javel représentant à elle seule 40 % de ces accidents, soit près de 10% des intoxications à domicile !

 


 

Télécharger le dépliant-poster "Les biocides des pesticides méconnus" (version imprimable)

Télécharger le communiqué de presse

 

* Les huiles essentielles sont des produits actifs et très concentrés qui doivent être utilisés avec précaution.

 


Ressources pour aller plus loin

L’étude Pesti’home – Enquête nationale sur les utilisations domestiques de pesticides

Le grand ménage : Des recettes de produits ménagers écologiques faits maisons

Captair-Bretagne : La qualité de l’air intérieur en détail

Ministère de la transition écologique

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