La FDSEA (29) en pompier pyromane
Dans un grand exercice de communication dont il a le secret (envoi d’un communiqué à la presse et l’ensemble des maires du Finistère), le lobby de l'agrobusiness breton, qui s'exprime sous le titre de Conseil de l'Agriculture Finistérien* et de la FDSEA 29, se livre une fois de plus à un exercice de désinformation et ne recule devant rien pour défendre son modèle productiviste.
Après avoir qualifié les adhérents d'Eau et Rivières de Bretagne de Khmers vert, d’Ayatollah de l'écologie, de populistes, ou encore d’activistes décroissants, après avoir essayé de décrédibiliser nos actions en justice et remis en cause le fonctionnement de nos juridictions administratives, le lobby revient à la charge par un communiqué de presse pétri de mensonges et de calomnie, à l’encontre de Eau & Rivières de Bretagne.
Mensonges et calomnie
Mensonges, quand il affirme que notre organisation "légitime" le déversement de plusieurs tonnes de blé dans une action déclenchée par le "Collectif régional contre les fermes usines". Eau et rivières de Bretagne n'a pas participé à cette action et s'est très clairement exprimée, précisant qu'elle ne soutenait pas ce type d'action et n’est pas membre de ce collectif.
Calomnie, quand il va jusqu'à laisser croire que notre association pourrait légitimer un « acte de terrorisme vert » ou soutenir des « actions illégales en toute impunité » : il suggère que notre association pourrait agir hors de tout contrôle de légalité alors même qu'il est de notoriété publique qu'elle respecte strictement la loi, et s’évertue à la faire respecter.
Leur communiqué pose la question : « Comment Eau et Rivières de Bretagne, justifie-t-elle cette destruction du travail des autres et du produit de la terre ? ». La simple lecture de l'actualité du 23 mars sur le site internet d’ Eau et rivières de Bretagne leur aurait apporté la réponse : Eau et rivières de Bretagne ne justifie pas cette destruction. La FDSEA 29 est moins regardante quand il s'agit des graves destructions effectuées lors des manifestations conduites par les organisations de la FNSEA, qui effectivement devraient, elles, rendre des comptes, des deniers publics reçus, et être sanctionnées.
Balayer devant sa porte
Eau & Rivières de Bretagne, association à but non lucratif et d'intérêt général qui publie chaque année ses comptes, démontre sans contestation un bon usage d'argent public contrôlé par un commissaire aux comptes, sans que jamais en 53 ans d'existence aucune condamnation, aucune entorse à la règle, aucun soupçon de conflit d'intérêt ou de prise illégale ne soit jamais apparu. Quelques dirigeants bien connus ayant de hautes fonctions au sein de ce lobby aimeraient sans doute pouvoir en dire autant ?
La manipulation de l'opinion et des décideurs publics est un exercice bien rôdé au sein de ce lobby qui ne parvient plus à effacer les dommages du modèle agricole qu’il défend : atteintes à notre environnement et notre santé, marées vertes, disparition des abeilles, eau non potable, baignade et pêche interdites,... Atteintes à l'économie du tourisme, de la conchyliculture, de la pêche,... Atteintes sociales, avec la disparition d'une exploitation sur trois tous les dix ans, le mal-être agricole, l’emploi de travailleurs détachés vivant dans des conditions déplorables,... Remettre en cause ce système agro-industriel n'est pas « casser la production », mais au contraire éviter le désastre à venir si l'on persiste dans le modèle de production défendu par le lobby de l'agrobusiness breton. Un système qui montre encore plus aujourd’hui qu'il n'est ni durable, ni résilient car totalement dépendant du prix des énergies carbonées et des importations de soja OGM.
Ses cibles, notamment Eau et rivières de Bretagne, ne sont pas choisies par hasard : la justesse de nos expertises et notre capacité à proposer un autre projet pour la Bretagne agricole sont une menace pour ce modèle agricole à bout de souffle.
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*On voit apparaître dans le débat public cette « instance » dite "de concertation et de coordination", sans que jamais on n'en connaisse le statut, les modalités de gouvernance, les modalités de financement...
Que fait la chambre d'agriculture, établissement public à caractère économique soumis à la tutelle de l'Etat, dans dans cette « instance » d'intérêts privés présidé par un syndicat qui ne représente qu'une partie des agriculteurs ? En Finistère, la FDSEA a eu 49% des voix au dernières élections professionnelles, alors qu'il n'y avait que 50% de votants... Ils ne représentent donc qu'un quart des agriculteurs !
Voir également sur le même registre: l’actu de ce début de mois https://www.eau-et-rivieres.org/%C3%A9tat-de-droit-ou-populisme