Plan anti nitrates : une annulation sans effet mais révélatrice [30/01/2018]
Les bretons peuvent se réjouir : le recours engagé par la FRSEA à l'encontre de l'arrêté du Préfet de région du 14 mars 2014 sera sans conséquences : le tribunal administratif, dans son jugement du 29 janvier, a en effet accordé un délai de six mois permettant à l'Etat de mettre en place un nouveau plan de lutte contre la pollution des eaux par les nitrates. Ce nouveau plan est en cours de préparation depuis plusieurs semaines.
Mais ce recours de la FRSEA est révélateur de la résistance du lobby de l'agriculture intensive à la mise en place de mesures de protection des eaux. Incroyable : au moment même où s'engage un second plan algues vertes, qui va coûter 55 millions d'euros aux contribuables (le premier a déjà coûté 120 millions), la FRSEA souhaitait annuler les mesures réglementaires qui permettent de lutter efficacement contre la pollution : ne pas épandre de lisier quand il pleut, couvrir les sols en hiver pour éviter le lessivage des nitrates, traiter ou exporter les excédents !
Pourtant, c'est bien la complémentarité des programmes bassins versants, de la réorientation des politiques agricoles, et de l'encadrement réglementaire, qui permet aujourd'hui à notre région de connaître une réduction des nitrates, qu'il convient de poursuivre notamment sur les baies à algues vertes.
Eau & Rivières sera bien entendu très vigilante sur la reprise, dans le prochain arrêté, de ces mesures indispensables pour la Bretagne.