Le premier procès d’un serriste pour pollution de l’eau
Ce jeudi, à 13h30, le TGI de Saint-Brieuc juge un serriste de Penvenan (22), poursuivi pour avoir pollué un cours d’eau par un rejet de solution nutritive. Une pratique courante dans la profession et pourtant destructrice de l’environnement. Le jugement pourrait donc faire date.
Les faits
Juin 2017. Le Gouermel a la couleur rouge sang. Les services de l’environnement font des prélèvements dans l’eau : le taux de nitrate dépasse les 300 mg/litre (norme européenne : 50 mg/l), le taux de pesticides dépasse 24 fois la norme. Très vite, ils remontent jusqu’à la plus grosse exploitation maraîchère de la région, celle d’un représentant de la Cerafel, organisation professionnelle agricole. La pollution provient d’une purge de solution nutritive contenant des fertilisants utilisés pour améliorer la croissance des plantes. Des arrêtés d’interdiction de baignade et de pêche à pied sont pris immédiatement par la mairie.
Les pratiques
La pratique est courante chez les serristes. La solution nutritive est utilisée en circuit fermé. Quand il n’est plus efficace, il est souvent rejeté dans le réseau d’eau pluviale et donc dans la nature. Les dommages pour l’environnement sont importants.
L’enjeu du procès
Depuis très longtemps, la profession échappe à la grande majorité des réglementations concernant de contrôle des rejets. Depuis cette pollution, les serristes tentent de rendre leurs pratiques plus vertueuses. Un plan de contrôle été mis en place par la préfecture dans les serres des Côtes-d’Armor. Dans les autres départements, aucun dispositif de ce type n’existe.
En plus d’une condamnation exemplaire, Eau et Rivières de Bretagne demande que le dispositif mis en place en Côtes-d’Armor soit étendu à toute la France.