En mars prochain, Engie, propriétaire du méthaniseur de Châteaulin, qui avait privé d'eau potable 180 000 personnes, sera jugée en correctionnel. Une première victoire d'Eau & Rivières de Bretagne.

Souvenez-vous, le 17 août 2020, une cuve de la centrale de méthanisation de Châteaulin débordait à la suite d'un incident technique. 400 m3 de digestat se déversaient dans l'Aulne, située en contrebas, juste en amont de l'usine d'eau potable, rendant l'eau impropre à la consommation : 180.000 personnes étaient privées d'eau potable.

Suite à cette pollution, Eau et Rivières de Bretagne a déposé plainte et organisé, dans le même temps, une manifestation pour dénoncer le développement anarchique et les dérives de la méthanisation.

"Finie la justice au rabais pour les pollueurs"

Grâce à la pugnacité du juriste d'Eau & Rivières de Bretagne, un procès va pouvoir se tenir en correctionnel, avec une audience et des débats contradictoires, ce qui est loin d'être le cas de nombreuses affaires de pollution. "C'est une première victoire pour notre association, nous ne sommes pas ici dans une procédure à la sauvette. Finie la justice au rabais pour les pollueurs", explique Arnaud Clugery, directeur et porte parole d'Eau & Rivières de Bretagne.

Engie, propriétaire de l'usine, sera jugée le 9 mars pour plusieurs délits : "déversement de substances nuisibles dans les eaux souterraines, superficielles ou la mer"  et de "pollution par rejet en eau douce ou pisciculteur de substances nuisibles au poisson", a annoncé la procureure de Quimper, Carine Halley, à la presse. Engie n'a pas non plus respecté "les mesures prescrites par arrêté pour la protection de l’environnement". Plusieurs plaintes avaient été déposées pour alerter sur le mauvais fonctionnement de cette usine.

« C’est le procès du risque industriel qu’on fait courir à nos rivières »

« C’est le procès du risque industriel qu’on fait courir à nos rivières », poursuit Arnaud Clugery. Eau & Rivières et sa fédération France nature environnement Bretagne dénoncent toujours les dérives de la méthanisation, dont ce prochain procès fera très certainement l'écho.

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