(Re)Source
(Re)Source est une recherche-action-création proposée par Eau & Rivières de Bretagne, le Laboratoire Espaces et Sociétés de Rennes 2 et l'Association permanente des Présidents de Commissions locales de l'eau de Bretagne, en partenariat avec les habitant.es et acteur.ices du territoire de l'Aber Wrac'h et du Scorff. Ce comité de pilotage a co-construit le projet depuis un an, dans le cadre du dispositif Tissage proposé par l'université de Rennes. Après un an de préparation, il se concrétise depuis la rentrée de janvier et se déroulera jusqu'à la fin 2027.
Les adhérent.es et associations membres de ERB sont invités à manifester leur intérêt s'ils souhaitent s'associer ou proposer des actions pouvant nourrir le cadre de la recherche.
Historique
Eau et Rivières de Bretagne (ERB) est une association de protection et de défense de la qualité de l'eau et du milieu. Elle considère l'eau comme un commun à protéger. Malgré de nombreuses actions (chantiers rivières, éducation à l'environnement, action autour du bocage…) et victoires (notamment avec des actions en justice contre les pollutions aux pesticides et aux nitrates…) au cors de ces 55 ans d’existence, force est de constater qu'il reste beaucoup à faire pour la protection de l'eau. L’anniversaire des 50 ans de l’association ont été l’occasion de porté un regard rétrospectif et de réfléchir à de nouveaux leviers à mobiliser pour inviter les habitant.es a prendre soin ensemble de l'eau abordé comme territoire de vie et de milieux de vie.
L’histoire de l’association créer par des pécheurs amoureux de leur rivière et inquiet de la disparition des poissons et de l’altération de ces milieux de vie, nous a permis de comprendre que malgré une nécessaire approche technique et scientifique des problématique de l’eau, travailler le lien sensible au territoire, à l’eau et à sa biodiversité qui a motivé le combat de ces fondateurs était un levier de (re)mobilisation citoyenne et politique important pour la transition écologique.
Enfin, cet anniversaire à été l’occasion d’échanger avec des représentants du peuple Wanganui autour de leur relation à la rivière et leur mobilisation pour sa reconnaissance comme personnalité juridique, interrogeant aussi la question de la relation au vivant et nos modèles culturels et sociétaux. C'est ainsi que naît l'idée de réaliser des atlas socio-culturelle des rivières pour travailler sur les attachements au territoire et la relation aux vivants qui l’habitent, humain et autre qu’humain, ainsi qu’à l’évolution de nos modes de vie et de nos organisations en fédérant des communautés d’intérêt autour de l’eau qui puissent s'impliquer dans des actions de terrain mais aussi de manière plus politique notamment en participant aux instances de gestion de l'eau et ouvrir de nouveaux espaces de dialogue entre les différents parties prenantes des bassins versant, habitants, usagers (dont les autres qu’humains), élu.es...
Cette réflexion croise celle de la Région Bretagne qui cherche à poursuivre son accompagnement auprès des territoires en Bon État, mais aussi créer une culture commune autour de l'eau, et travailler à une appropriation de la politique de l'eau par les citoyen·nes.
Une première expérimentation est alors menée sur le Bélon en 2021 qui a permis de tester une méthodologie avec des Causeries – collectage de témoignages, et des Traversées - balades thématique pour aller se (re)connecter à la rivière. La méthodologie proposée est un guide, chacun·e est libre de l'adapter en fonction de son territoire et de ses réalités. Aujourd'hui 5 démarches d’atlas sont en cours sur les bassins versant du Bélon, du Lapic, du Léguer, du Scorff et du Blavet jusqu’à la Rade de Lorient, et autour des Marais de Vilaine : https://atlas-rivieres.bzh/
La mission d'ER est alors de coordonner la démarche régionale dans une dynamique de réseau, accompagner et renforcer les acteurs déjà investis mais aussi d'essaimer la démarche pour que d’autres territoires s’en emparent.
Projet (Re)Source
Ainsi, après 3 ans, il nous importe de porter un regard rétrospectif et d’analyser ce que ces démarches produisent, leur freins et leviers. Que permettent-elles en terme de mobilisation citoyenne et d’appropriation des enjeux de l’eau ? Permettent-elles de travailler un changement de paradigme notamment à partir de notre relation à nos milieux de vie et aux vivants qui l’habitent? Mais aussi en terme de gouvernance notamment la place faites aux sujets qui émergent de ces démarches et de ceux qui les portent au sein des instances de gestion de l’eau ? Enfin, comment ERB peut continuer d’accompagner au mieux ces démarches et les territoires en continuant à proposer des cadres d’expérimentations ?
En effet pris dans des formats d’appel à projets, certaines démarches d’Atlas peinent à se projeter dans la suite, mettant à mal les dynamiques en cours de lancement. Or les objectifs visés par les atlas - appropriation des enjeux, mobilisation de communauté d’acteurs, changement de paradigme dans notre relation à l’eau comme territoire et milieux de vie, évolution de la gouvernance de l’eau participation et sujet – demandent du temps pour être atteints.
Par ailleurs, au cours de cette dernière année, Eau et Rivières a été sollicité par de nombreux acteurs de différents territoires désireux de lancer des démarches culturelles pour parler des enjeux de l’eau et qui souhaitent nous y associer : « Réhabiter le Gouët », « atlas poétique de la Rance », « Marche des Abers »...
En s'appuyant sur la dynamique d'évaluation et d'accompagnement des atlas socio-culturels des rivières de Bretagne, le projet (Re)Source a pour ambition de continuer à expérimenter des actions mettant en œuvre ces approches culturelles tout en analysant ce qu’elles produisent. A travers une dynamique d’essaimage, il permet de poursuivre l’accompagnement des territoires déjà mobilisés et ceux à venir par le partage d’expérience et l’animation de communautés apprenantes.
Partenaires mobilisés (cf cartographie des partenaires)
Pour cela nous avons invité différents partenaires :
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le laboratoire Espace et SOciété de Rennes 2 (ESO) pour nous accompagner sur l’analyse des pratiques et leur intérêt et conséquence sur la gouvernance, ainsi que d’autres chercheurs qui pourront intervenir de manière plus ponctuelle.
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l’Assemblée Permanente des présidents de CLE de Bretagne (APPCB) pour la mobilisation des élu.es de l’eau.
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Des partenaires du milieux agricoles, la question de l’eau étant fortement lié à l’agriculture en Bretagne.
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Des partenaires artistiques et culturels pour travailler sur la question de nos attachements et de notre relation aux vivant à travers une approche sensible : Cie Teatr Piba, Alexis Fichet avec le théâtre du Strapontin, école des Beau arts de Lorient.
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Deux territoires principaux que sont :
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le territoire des Abers sur lequel une dynamique entièrement porté par un collectif citoyen s’est déployé en 2024 et qui s’était rapproché d’eau et Rivière dés le début du projet.
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Le bassin versant du scorff sur lequel Eau et Rivières à travailler en lien avec des association locales dans le cadre de l’Atlas socio-culturel de la Rade de Lorient, Scorff, Blavet.
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Des territoires d’essaimages que sont les autres Atlas et territoires souhaitant initier des démarches de ce type pour travailler sur les questions de l’eau.
Point d’étape : cf calendrier de l’action
Sur une invitation de Eau et Rivière de Bretagne, l'APPCB et le laboratoire de recherche Espaces et SOciétés (ESO) CNRS de Rennes 2 se sont associés en répondant à l’appel à projet Émergence accompagné par le dispositif TISSAGE pour être accompagné sur l'élaboration du cadre de travail de (Re)Source pendant près de 1 an. A partir de ces échanges, nous avons formulé la question de recherche suivante :
A partir des démarches des Atlas socio-culturels et d’autres initiatives en cours dans l’espace breton, en quoi l’approche culturelle développée peut-elle nous donner des modalités et leviers d’action pour :
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la mobilisation des acteurs.trices en vu de la constitution de communautés d’intérêt et d’attachement (de la sensibilisation à l'appropriation des enjeux et à l’implication dans l’action, de la protection à la gouvernance).
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la prise en compte des questions socio-culturelleset de celles et ceux qui les portent en plus de l’approche technique des questions relatives à l’eau dans la gouvernance de l’eau
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les politiques publiques de l’eau (approche intégrée et transversale, territorialisation…).
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Ces leviers d’actions ont pour but d’accompagner la compréhension du rôle de la culture comme levier du dialogue environnemental et pour finalité le renforcement de la protection de l’eau par toutes et tous.
Cette démarche a permis simultanément d’affiner le axe de travail et d’action du projet, de réunir de partenaires et de chercher des financements permettant la mise en œuvre opérationnelle de le projet à partir de 2025 pour une durée de 3 ans.
La première année permettra de construire une culture commune autour de l’eau et de poursuivre l’interconnaissance des partenaires permettant de travailler à des actions et à leur cadre de réalisation et de les lancer.
Le deuxième année sera dédiée à la poursuite de ces expérimentations tout en menant toujours en parallèle un volet d’analyse des actions et de leur effet.
Enfin la dernière année sera consacré à la fin des actions, à l’expérimentation de leur reproductibilité et de leur partage et à un temps de bilan collectif pour produire une édition multi-modal mêlant analyse scientifique, réalisation artistique, témoignages, pourquoi pas fiches ou protocole d’actions...
Gouvernance et co-construction
Plusieurs réunions de ce que nous avons nommé comité de pilotage ou Copil (Re)Source, ont permis de mieux nous connaître et d’échanger sur l’intérêt de chacun de prendre part à cette recherche-action.
D’autres rendez-vous ont permis d’ouvrir aux autres partenaires du monde agricole, de la culture et des arts notamment de de commencer à échanger sur la manière dont chacun peut s’associer, des actions et les cadres propices pour les mettre en œuvre. Ces partenaires dessinent le paysage des cotech qui réuniront les acteurs de chaque territoire entre eux avec les membre du Copil.
Enfin la participations à des actions sur les deux territoires ont permis de nouer des liens avec les associations locales et de poursuivre notre inscription dans ces territoires.
La co-construction élaborée dès le début entend se poursuivre au cours des différentes étapes et avec les différentes parties-prenantes qui s’intégreront au fil du projet,notamment à l’occasion de hackathon qui auront pour objectif de permettre une formulation commune des problématiques rencontrées et des axes de travail à poursuivre.
Actions envisagées
Les actions seront affinées à l’occasion du premier hackathon qui aura lieu au début du projet permettant de travailler à un calendrier d’actions qui pourront commencer à être travailler concrètement à partir du printemps 2025 ;
Pour autant des pistes ont dores et déjà été formulées. Il pourra ainsi s’agir de :
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marches exploratoires croisant des regards sensibles et scientifiques
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collectages de témoignages
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création participatives
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ateliers avec les écoles croisant éducation à l’environnement et éducation artistique et culturelle
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ateliers ou action avec des étudiant.es d’écoles supérieures en science et en art
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formations autour des enjeux de l’eau
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rencontres avec des chercheur.euses
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événements présentant les réflexions ou créations issues de ces explorations et expérimentations