Tout savoir sur les cyanobactéries
Que sont les cyanobactéries ?
Les cyanobactéries sont des micro-algues d’eau douce. Il existe 6 familles de micro-algues : les chlorophycées, les diatomées, les chrysophycées, les dynophycées et les cyanobactéries. Ces dernières sont les seules à représenter un risque sanitaire pour la santé humaine et animale car elles sont les seules capables de produire des toxines.
Les cyanobactéries sont nommées cyanophycées de cyan (bleu) et phycées (algues), car elles possèdent un pigment bleu. On les appelle également algues bleues.
Ces micro-algues sont des phytoplanctons capables de photosynthèse dont la physiologie est identique à celles des bactéries. Mais contrairement à ces dernières, les cyanobactéries contiennent de la chlorophylle « a » et des pigments qui leur donne cette couleur bleue verte.
Comment se forment-elles ?
C’est lorsqu’elles prolifèrent que les cyanobactéries peuvent devenir dangereuses. Elles se développent grâce à leur capacité d’adaptation et à leur compétitivité par rapports aux autres micro-organismes, particulièrement dans des milieux eutrophisés. Les densités peuvent devenir extrêmement élevées ; plusieurs milliards de cellules par litre, ce qui donne à l’eau cet aspect coloré.
Quels sont les risques pour la santé ?
Toxicité
Les cyanobactéries produisent des toxines à l’intérieur de leur cellule. A leur mort, naturelle ou par algicide, les toxines sont libérées dans l’eau.
Il existe 3 groupes de cyanotoxines :
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Hépatotoxines : Elles sont impliquées dans de nombreux cas d’intoxication humaine et animal. Les plus connues sont les microcystines.
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Neurotoxines : Ce sont des toxines alcaloïdes pouvant entraîner des effets néfastes pour le système nerveux.
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Dermatotoxines : Elles provoquent des irritations.
Risques sanitaires
La consommation d’aliments
Les microcystines peuvent se concentrer dans le zooplancton qui est lui-même au début de la chaîne alimentaire. Elles sont donc susceptibles d’être présentes dans le poisson.
La consommation d’eau potable
Les hépatotoxines peuvent avoir une toxicité aiguë (ingestion ponctuelle en quantité important ou chronique due à l’ingestion régulière de faible quantité).
Les principaux effets peuvent être :
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Décès en cas d’empoisonnement : aucun cas humain n’a été relevé mais l’utilisation d’une eau contaminée au Brésil aurait causé la mort de 50 personnes.
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Diarrhées, gastro-entérites, pneumonies, douleurs articulaires, maux de gorges et de tête, ainsi que des lésions hépatiques.
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Apparition de cancer du foie : des études menées sur des rats et des souris ont montré que la microcystine est un puissant agent de promotion tumorale.
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La microcystine LR est recherchée dans les eaux de consommation. Les eaux distribuées doivent respecter la limite de qualité fixée à 1µg/l.
La pratique d’activité nautique ou de baignade
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Lors de baignades ou d’activités nautiques, les cyanobactéries sont en contact avec la peau. Elles peuvent provoquer des conjonctivites, des irritations de la gorge et des oreilles, des maux de tête, des diarrhées, de la fatigue et des vertiges.
Quelle est la situation en Bretagne ?
Suite à la circulaire du 5 juillet 2005 concernant la surveillance et la gestion des eaux de loisirs affectées par les bloom algaux, un groupe de travail inter-départemental a été crée en Bretagne sous la coordination des 4 DDASS et de la DRASS.
En 2005, 36 sites à usage de baignade et de loisirs ont été suivis et 410 prélèvements y ont été effectués ainsi que 162 recherches de microcystines.
94% des sites ont été le siège d’efflorescence algales estivales (> 20 000 cellules/mL) en 2005.
Sur ces 36 masses d’eau douce, 20 (56%) ont présenté de fortes proliférations de cyanobactéries entraînant des restrictions d’usage nautique et des limitations voire des interdictions de baignade.
Dans 55.6 % des prélèvements, la concentration en cyanobactéries été supérieure à 20 000cellules/mL et dans 35,4 % des cas cette concentration a dépassé 100 000 cellules/mL.
Sur les 162 recherches de microcystines, 25% des sites ont présenté des teneurs supérieures à 1µg/L.
Résultats en Côte d’Armor :
42 prélèvements, provenant de 7 zones de baignades et 2 bases nautiques ont été analysés par le Laboratoire Départemental d’Analyses.
D’après ces analyses, 5 sites ont été touchés en 2005 par des proliférations de cyanobactéries.
Sur l’ensemble des zones de baignade, les concentrations en microcystines sont demeurées inférieures à 1µg/L. Néanmoins d’autres types de toxines ont été recensées et ont conduit les maires de GLOMEL et SAINT ANDRE DES EAUX à interdire la baignade et les activités nautiques respectivement à compter du 28/07 et du 13/07.
Les activités nautiques sur la retenue de Rophémel ont été interdites suite à des concentrations en microcystines observées, supérieures à 25µg/L.
Résultats pour le Finistère :
4 sites dont 3 zones de baignades aménagées ont fait l’objet de 50 prélèvements exécutés en collaboration avec le laboratoire ECOBIO de l’Université de Rennes1.
Le plan d’eau de BOURG BLANC a été l’objet d’une interdiction de baignade suite à un arrêt municipal du 11 juin 2004 du fait du développement important de cyanobactéries potentiellement toxiques.
Sur l’étang du Lannorgant à PLOUVORN des dénombrements supérieurs à 20 000 cellules/mL ont été rencontrés pour 70% des résultats.
Pour le lac du Drennec, un seul dépassement de ce seuil a eu lieu le18 juillet (58 472 cellules/mL). Sur les 20 recherches de toxines réalisées, seules 5 ont représentées des valeurs supérieures à 1µg/L dont une étant égale à 15,38µg/L dans l’étang de BOURG BLANC.
Résultats pour l’Ille et Vilaine :
12 sites ont été étudiés par la DDASS et le laboratoire ECOBIO de l’Université de Rennes1, soit 173 prélèvements effectués. L’étang d’Apigné a été suivi hebdomadairement par la ville de Rennes.
Sur 8 des sites, d’importantes proliférations ont été observées (42% des résultats supérieurs à 100 000 cellules/mL).
Les 81 résultats de toxines positifs ont dénoté d’une augmentation des teneurs en microcystines, 17 valeurs ont dépassés 1µg/L (teneur maximale de 34,65µg/L à LA CHAPELLE ERBREE dans le plan d’eau de Haute Vilaine le 6 septembre).
8 communes ont interdit la baignade et pris des mesures de restriction des activités nautiques.
Résultat pour le Morbihan :
11 sites ont fait l’objet d’un contrôle sanitaire par la DDASS, le comité local de suivi de PLOERMEL (Lac au Duc) et une élève ingénieur de l’ENSP de Rennes (étang du moulin neuf à PLUHERLIN). 144 prélèvements ont été effectués.
Les plans d’eau de ROHAN et MELRAND, présentent une contamination chronique en cyanobactéries. Plusieurs plans d’eau ont connu des proliférations de durée inférieure à 3 semaines en début et fin de saison estivale.
L’anse de SORDAN à SAINT AIGNAN a connu un pic d’une semaine en pleine période estivale.
Sur les 43 recherches de toxines effectuées, aucun dépassement de la concentration de 25µg/L n’a été observé.
6 communes ont interdit la baignade et réglementé les activités nautiques.
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Voir l'annexe 1 : dispositif de suivi de la prolifération des cyanoactéries (pdf - 24 ko)