Une étude confirme que Saint-Malo est sur-exposée aux particules fines

16 février 2023
Une étude confirme que Saint-Malo est sur-exposée aux particules fines

D’imports épisodes de pollution de l’air touchent régulièrement Saint-Malo, comme récemment. Air Breizh a mené une étude pour identifier leur origine et mesurer leur importance. Des informations sanitaires inquiétantes ressortent. En cause : les épandages agricoles et les rejets de l’usine Timac.

 

 

Depuis de nombreuses années, la ville de Saint-Malo subit une importante pollution de l’air aux particules fines (PM2,5 et PM10) et à l’ammoniac (NH3). « La Bretagne contribue à hauteur de 17 % aux émissions nationales d’ammoniac, pour 5 % de la population et de la superficie métropolitaine. Ces émissions sont imputables à 99 % au secteur agricole », explique Pauline Pennober, en charge de l’Ille-et-Vilaine pour Eau & Rivières de Bretagne.

 

« Saint-Malo présente une spécificité supplémentaire avec une contribution de l’industrie et du transport plus importante pour les PM2,5 et l’ammoniac », complète Rozenn Perrot, administratrice de l’association et représentante à la commission de suivi de site Timac Agro.

 

Une étude très poussée sur la qualité de l’air

Fin 2021, Air Breizh a donc été mandaté par l’Agence régionale de santé (ARS) pour mener une nouvelle étude afin d’améliorer la connaissance sur ces niveaux de pollution et préciser leurs origines. Des mesures ont été effectuées en continu grâce à des analyseurs de particules fines (PM10, PM2,5 et NH3) et des prélèvements plus poussés qui ont ensuite été analysés en laboratoire.

Ces mesures ont été réalisées sur 3 sites :

  • Rocabey, situé au nord de Saint-Malo en zone péri-urbaine,

  • CCI, situé en zone urbaine et proche des activités industrielles

  • ZI, situé en zone urbaine à proximité immédiate de la zone industrielle.

 

Consulter l'étude sur le site d'Air Breizh

 

La santé des Malouins est menacée

Sans surprise ces résultats viennent conforter ceux des précédentes études qui montraient d’une part une corrélation nette entre l'augmentation de la pollution de l'air par l'ammoniac et les périodes d'épandages agricoles et d’autre part la sur-exposition des Malouins à la pollution aux particules fines type PM10.

 

Des informations sanitaires inquiétantes ressortent aussi de cette étude. Au niveau du site Rocabay la valeur journalière recommandée par l’OMS pour les PM2,5 de 15 μg/m³ (valeur qui ne doit normalement pas être dépassée plus de 4 jours par an), avait été dépassée durant 30% de la période de mesure, soit 16 jours !

 

Elle vient aussi corroborer l'influence des activités industrielles sur les rejets d’ammoniac et particulièrement de celles de la Timac. Ainsi les conclusions de l’étude nous informent que «  l’influence des émissions de l’industrie Timac située à proximité du point de prélèvement ZI est constatée » et que « deux pics horaires tôt le matin confirment l’influence d’une source locale émettrice d’ammoniac notamment le matin ».

 

 

Nous demandons des actes forts

Grâce à cette nouvelle enquête sanitaire, les alertes de notre association sont confirmées. « Nous nous mobilisons depuis 2015 pour dénoncer la mauvaise qualité de l’air malouin »., rappelle Rozenn Perrot. Face à ces constats très inquiétants, nous attendons maintenant de l’administration qu’elle prenne des mesures pour faire cesser cette menace pour la santé des Malouins et plus généralement des Bretons.

 

Air Breizh préconise l’installation pérenne d’un analyseur en continu d’ammoniac. Nous soutenons cette demande et demandons une transparence totale des résultats et une information massive des habitants. Mais la connaissance et la publication des données de qualité de l’air ne sont bien évidemment que des mesures palliatives.

 

Pour sortir de cette situation il faudra des mesures bien plus ambitieuses et à une échelle plus large, nous demandons :

  • La mise en place d’une redevance sur les engrais minéraux azotés et l’interdiction des engrais les plus polluants à base d’urée ;

  • L’augmentation des aides pour des pratiques d'élevage moins émissives (systèmes herbagers, porcs sur paille, volailles en plein air…) ;

  • L’amélioration de la gestion des effluents au bâtiment et au stockage et l’interdiction des techniques d’épandages les plus émissives ;

  • La mise en place de mesures de restriction de l’épandage lors des pics de pollution.

 

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