Vidéo | Mais que fait l’État contre les algues vertes ?

21 octobre 2021
Vidéo | Mais que fait l’État contre les algues vertes ?

A Saint-Michel-en-Grève, le ballet des tracteurs pour ramasser les algues vertes continue. Même au mois d'octobre.

 

Condamné début juin, l’État avait quatre mois pour présenter des mesures dites renforcées pour lutter contre les algues vertes dans les baies les plus touchées. Le délai fixé par l’arrêt est dépassé et les mesures proposées s’annoncent insuffisantes. Eau & Rivières interpelle le préfet à ce sujet.

 

Le 4 juin dernier, le tribunal administratif de Rennes annulait partiellement le sixième programme d’action contre les nitrates d’origine agricole (Par 6). La justice donnait alors quatre mois à l’État pour mettre en place des mesures renforcées jugées suffisantes sur les huit bassins versants « algues vertes ».

 

La date butoir arrivait donc le 4 octobre. Alors quelles mesures renforcées ont été prises ? Aucune, pour l’instant… Dès juin, le préfet de Région indiquait qu’il serait difficile de respecter cette injonction. L’État considérant qu’il n’avait pas le temps de concerter les parties prenantes et le public dans le temps imparti.

 

Notre décryptage en vidéo

Des propositions de mesures très faibles

Depuis le 22 juillet, le Préfet consulte les parties prenantes et le 13 octobre il a fait connaître ses intentions au comité régional nitrates. Une annonce à retenir : le projet d’arrêté modificatif du Par 6 sera soumis à consultation du public durant quinze jours au mois de novembre. L’État y présentera des mesures dites « socles » et renvoie à l’été 2022 la mise en œuvre de « Zones soumises à contraintes environnementales » (ZSCE).

 

"Avec ces propositions de mesures, l’État rate une occasion historique de changer la tendance"

 

Pour le président Alain Bonnec, « avec ces propositions de mesures, l’État rate une occasion historique de changer la tendance ». Pourtant certaines mesures devraient être plus ambitieuses. Un exemple : l’obligation de mettre en place une bande enherbée de 10m au lieu de 5m le long des cours d’eau ne touchera en fait que peu d’exploitations car une bonne partie d’entre elles, situées dans des zones de captage, avaient déjà cette obligation !

 

Eau & Rivières interpelle le préfet

Eau & Rivières de Bretagne, association à l’origine de la récente condamnation de l’État, a écrit au préfet de Bretagne. Nous réclamons l’introduction immédiate de trois mesures phares à l’arrêté :

  • une limitation des apports d’azote total épandus à l’hectare de 170 kg N Tot/ ha ;

  • l’obligation de couverture des sols en inter-cultures courtes, y compris l’introduction d’une obligation de semis sous couvert pour les successions maïs sur maïs ;

  • l’interdiction de tout rejet dans le milieu naturel des eaux de purges très chargées en azote des productions de légumes sous serre, dans un délai de trois ans pour permettre aux exploitants de s’équiper.

 

Par ailleurs, Eau & Rivières demande qu’une évaluation chiffrée des gains attendus sur les flux d’azote pour chacune des mesures soit produite pour la consultation. Au delà de ce courrier, nous invitons la population bretonne à se mobiliser lors de la prochaine consultation et invite le Préfet à un peu plus d’ambition pour enfin mettre un terme aux marées vertes.

 

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