Atlas | Une nouvelle carte vivante pour les Marais de Vilaine
Pour reconnecter les hommes à la nature, Eau & Rivières et ses partenaires ont développé un concept innovant : les atlas culturels des fleuves. Après le Belon, ce sont désormais les Marais de Vilaine, en pays de Redon, qui ont leur atlas.
L'association Ter Lieux s'est saisie de la méthodologie des atlas culturels des fleuves pour recréer du lien culturel et social autour des Marais de Vilaine, en pays de Redon. "Aujourd’hui, la gestion des cours d’eau est au cœur des politiques d’aménagement sur ce territoire. Grâce à la démarche locale Natura 2000 animée par l’EPTB Vilaine et la réalisation du Document d’Objectifs Baie et Estuaire de Vilaine, on note une dynamique locale importante pour préserver ces zones de marais riches en biodiversité. De plus, la vie associative locale témoigne de l’attachement des habitants des Marais pour leur territoire et son patrimoine bâti et culturel. Notre ambition sera ici de faire rencontrer ces deux visions afin de nourrir des réflexions stratégiques sur l’avenir du Pays Redonnais", témoigne l'association porteuse du projet.
Découvrez ici l'Atlas des Marais de Vilaine
Les Marais de Vilaine
Le Pays de Redon est traversé par la Vilaine, véritable artère du territoire, dans laquelle se jette de nombreuses rivières dont l’Oust, son affluent principal. Cette zone de confluence appelée « les Marais de Vilaine » a rejoint le réseau européen « Natura 2000 » et est désignée comme Zone Spéciale de Conservation depuis 2007 pour la présence de milieux semi-naturels rares en Europe comme des prairies humides et d’espèces menacées de disparition comme la Loutre d’Europe. Le site « Natura 2000 » s’étend aujourd’hui à 10 891 hectares et concerne 34 communes. Ce périmètre concerne les basses vallées alluviales de la Vilaine, de l’Oust, de l’Isac, du Don et de la Chère et concerne les régions Bretagne et Pays de Loire.
Jusqu’en 1971, les Marais de Vilaine ont constitué l’estuaire interne de la Vilaine offrant des milieux naturels rares et qualitatifs. La construction du barrage d’Arzal et le lourd programme de drainage pour faciliter le cabotage et le tourisme fluvial qui l’a accompagné ont induit des modifications profondes de leurs écosystèmes terrestres et aquatiques. La reproduction des poissons, la migration des oiseaux sauvages, les prés salés et leur biodiversité associée ont été dramatiquement impactés. Depuis, de nouvelles espèces animales et végétales sont apparues et d’autres se sont adaptées. Aujourd’hui ces marais recèlent d’une grande diversité d’espèces et de milieux semi-naturels qui sont d’intérêt patrimonial européen.
Les outils
L’association Terlieux et l’artiste Jean-Yves Bardoul ont imaginé des outils pour explorer les marais à travers le regard de ceux et celles qui l’habitent. "Nous questionnons des usagers·ère·s emblématiques des Marais de Vilaine afin de comprendre le lien entre le fleuve et leur pratique (batelier·ère·s, pêcheurs, agriculteur·ice·s, défenseur·euse·s de la biodiversité, artisan·e·s et militant·e·s…) Ces interviews sont menées en marchant, guidées par les usager·ère·s qui nous emmènent sur leur territoire du quotidien, racontant leur arrivée dans les marais, leurs souvenirs et leur pratiques actuelles", retrace Terlieux.
Traversées et ateliers spectacles
"Nous allons à la rencontre de publics divers (fam20230721 FICHE SYNTHESE présentation du projet.pdfilles, touristes, promeneur·se·s…) à l’occasion d’évènements, de sorties et d’ateliers organisés par les associations locales." Ces parcours sont ouverts à tous les publics et les itinéraires sont déterminés par les associations en charge de l’animation. Ces visites guidées, tantôt axées sur le patrimoine naturel tantôt sur le patrimoine culturel, ou encore basées sur des approches plus ludiques et décalées, sont toujours un lieu de rencontre et de discussions où chacun peut s’exprimer sur ses attachements aux marais.
En collaboration avec Jean-Yves Bardoul, une série d’ateliers sont menés sur la thématique de l’eau et des marais. Ces ateliers sont destinés aux jeunes publics et aux familles par l’intermédiaire d’écoles ou de médiathèques. A travers l’art de la musique verte, cet animateur nature de métier, violoniste, musicien du végétal, arpenteur conteur des landes et des bois, vient faire assaut de musiques vertes, d’instruments bricolés, de gags poétiques et de clowneries foldingues pour sensibiliser les petits et les grands au vivant et à leur environnement.
L’ensemble de ces actions visent à porter un regard transversal sur ces dynamiques locales. Révéler l’attachement des habitant·e·s des marais à leur milieux et inviter les plus jeunes à retisser ce lien.