Porcherie Avel-vor Landunez : la justice bafouée

10 novembre 2022
Porcherie Avel-vor Landunez : la justice bafouée

Le préfet du Finistère vient d’autoriser l’extension de la porcherie Avel vor à Landunvez. Une décision qui va à l’encontre de la protection de la nature et de la santé des riverains.

 

« Cet élevage répond aux conditions légales d’extension. » Le préfet du Finistère a tranché : il autorise l’extension de la ferme au 12 000 cochons à Landunvez, en Finistère nord. Le projet avait pourtant été retoqué à deux reprises, en 2019 et 2021, par la justice administrative et contestée Eau & Rivières de Bretagne et ses associations membres, l’AEPI et l’APPCL. Mais grâce à une autorisation provisoire de la préfecture, Avel vor s’était déjà agrandie, produisant 27 000 porcs par an.


 

« Ce n’est pas normal de régulariser par derrière »

 

« Ce n’est pas normal de régulariser par derrière », réagit Laurent Le Berre, administrateur d’Eau & Rivières et président de l’APPCL. « C’est choquant, le préfet régularise pour éviter de mettre la FNSEA et le lobby porcin en colère, il achète la paix sociale », renchérit Arnaud Clugery.

Le porte-parole d’Eau & Rivière poursuit : « Il s’agit ici d’une illustration de l’impossibilité juridique d’endiguer les installations polluantes et illicites : les associations saisissent la justice, la justice condamne, l’État régularise, les installations polluantes perdurent. Autrement dit, la justice est bafouée par un État qui préfère privilégier l’économie polluante plutôt que la santé humaine. »


 

Landunvez est une commune littorale où les plages sont régulièrement fermées pour des raisons de santé publique. L’élevage se situe à proximité immédiate des habitations, d’un lotissement, d’une école, d’une garderie, d’une salle de sport et des salles communales. Le projet jouxte également un cours d’eau en mauvais état et se situe au cœur d’un territoire saturé par ce type d’élevages.

 

« Les services de l’État n’ont pas assez de moyens pour assurer un suivi »

Pour nous rassurer, le préfet a annoncé la mise en place d’une instance locale de suivi et assure que l’origine des pollutions sera recherchée, en toute transparence. « De qui se moque-t-on ? L’origine de la pollution est connue mais les services de l’État n’ont pas assez de moyens pour assurer un suivi », complète Arnaud Clugery.

Eau & Rivières étudie les suites qu’elles pourraient donner à cette affaire, symbole de la lutte contre l’agriculture industrielle, modèle dépassé qui nuit à la nature et aux humains.

 


 

Aller plus loin

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