Altho, l’entreprise qui produit les fameuses chips Bret’s en Morbihan a décidé d’ouvrir une nouvelle usine : les milieux aquatiques sont menacés !

L’entreprise qui produit les fameuses chips Bret’s en Morbihan a décidé d’ouvrir une nouvelle usine encore plus grande : la consommation d’eau et la gestion des déchets risquent de doubler sur le territoire, sans évaluation environnementale digne de ce nom !

L’entreprise Altho située sur la commune de Saint-Gérand (56) est aujourd’hui autorisée à produire 20 000 Tde chips par an. Elle est adossée à un méthaniseur situé à Noyal Pontivy, autorisé à gérer 59,8 T de déchets par jour.

La semaine dernière, se terminait la consultation publique pour la création d'une nouvelle usine d’Altho, à proximité de ces deux premiers sites : 25 000 T par an de chips seraient produites, au bord du Canal de Nantes à Brest, sur les communes de Noyal Pontivy et de Saint-Gérand.

Des impacts prévisibles pour la ressource en eau

Eau & Rivières de Bretagne retient du dossier d’enregistrement proposé par la Préfecture du Morbihan deux points particulièrement aberrants :
    • une consommation d’eau estimée à 275 000 m3 par an, issue du réseau public, soit plus du double du site actuel, et plus que le projet avorté de l’usine Bridor de Liffré (35) ;
    • un volume de déchets à gérer par les usines voisines sans étude des incidences de la surcharge occasionnée, à savoir des eaux usées traitées pour l’usine actuelle et des déchets organiques (épluchures, etc) pour le méthaniseur.

Or, le projet n’a fait l’objet d’aucune étude environnementale pourtant indispensable sur un territoire particulièrement fragilisé (la Niel est un des plus gros contributeur de nitrates pour le Blavet), et sur un territoire particulièrement saturé en projets impactant le milieu aquatique (nouvelle station d’épuration, extension de zone industrielle) !

La commission locale de l’eau du SAGE Blavet n’a pas été informée ou consultée sur ce projet potentiellement très impactant pour les  milieux aquatiques, tant en terme de qualité que de quantité d’eau !

Un dossier passé sous les radars

Au-delà du constat d’un impact potentiel non étudié, nous nous interrogeons sur la gestion d’un tel dossier :
    • comment les collectivités ont-elles prévu de gérer cette hausse substantielle des quantités d’eau prélevées alors que le territoire connaît des difficultés d’approvisionnement en eau potable en période estivale ?
    • pourquoi la Préfecture du Morbihan n’a-t-elle pas exigé une bascule du dossier vers une procédure d'autorisation, induisant une étude d’impact environnemental en bonne et due forme ?

Eau & Rivières de Bretagne demande à la Préfecture du Morbihan de rejeter le dossier en l’état.

Télécharger la contribution d'Eau & Rivières de Bretagne à la consultation du public (du 11 mai au 9 juin 2023)