Janvier 2007 | Eau & Rivières fait condamner le mastodonte de l’agrochimie
En 2000, Monsanto met les moyens pour faire la promotion de son produit phare : le Roundup. Un produit « biodégradable », qui « respecte l’environnement » et qui a pour vertu de « laisser le sol propre ». La publicité fait bondir les membres d’Eau et Rivières. Comment indiquer sur la même étiquette « respecte l’environnement » et « R51/53 : toxique pour les organismes aquatiques » ?
« Nous venions d’obtenir les résultats d’étude qui montraient la présence massive de glyphosate, la matière active du Roundup, dans les rivières bretonnes », se souvient Gilles Huet, alors délégué général de l’association, dans un article de Libération (lire ci-dessous).
Pour contrer la banalisation de l’usage de pesticide, Eau & Rivières de Bretagne et l’UFC-Que Choisir déposent plainte. Dans le même temps, la Maison de la consommation et de l’environnement (MCE) interpelle le bureau de l’homologation des produits phytosanitaires et les services de la répression des fraudes.
Ce n’est que six ans plus tard que le désherbant Roundup, premier désherbant vendu en France et dans le monde, sera jugé devant la cinquième chambre du tribunal correctionnel de Lyon, en décembre 2006.
La victoire de David contre Goliath
Le 26 janvier 2007, les dirigeants des sociétés Monsanto (producteur du Roundup) de SCOTTS France (distributeur du Roundup) sont condamnés par le tribunal correctionnel de Lyon à 15 000 € d’amende, et diverses peines de publicité complémentaire pour publicité mensongère. « Cette condamnation met fin aux mensonges de la firme, remet les pendules à l’heure » et « constitue une excellente nouvelle pour la protection de l’eau », réagit Gilles Huet.
Mais Monsanto ne s’arrête pas là et fait appel. Le 29 octobre 2008, la cour d'appel de Lyon confirme la culpabilité et les peines.
C’est donc le pourvoi en cassation. Le 9 octobre 2009, la cour de cassation confirme également l'arrêt de la cour d'appel de Lyon condamnant définitivement les deux dirigeants et les deux entreprises.
Aujourd’hui, le Roudup est toujours utilisé. Le glyphosate fait toujours débat et n’est toujours pas interdit. Le combat d’Eau & Rivières continue.
L'article de Libération, du 26 janvier 2007 (archives ERB)