Demain ? Quel Sdage face aux enjeux ?

La commission planification du comité de bassin a adopté ce jour le projet de sdage pour la période 2022-2027. Une adoption par 13 voix pour, 2 contre et 9 abstentions, les représentants des agriculteurs et industriels ayant eux décidé de ne pas participer au vote ... Les représentants des associations environnementales et de consommateurs se sont abstenus pour maequer leur insatisfaction sur deux points majeurs : un niveau d'ambition d'atteinte du bon état des masses d'eau fixé à 61 % alors que la directive cadre sur l'eau adoptée en 2000 fixant l'échéance d'atteinte du bon état écologique pour 100 % des masses d'eau au plus tard en 2027. Et surtout, les représentants associatifs ont regretté une prise en compte beaucoup trop faible du dérèglement climatique illustrée par divers reculs en matière de gestion quantitative de la ressource en eau : report du classement de plusieurs masses d'eau en zones de répartition des eaux, suppression d'une disposition du Sdage actuel limitant les volumes des retenues d'irrigation, refus d'interdire de nouveaux prélèvements dans des masses d'eau en situation de débit critique à l'étiage ...

Le comité de bassin se réunira le 22 octobre prochain pour examiner le projet adopté par sa commission planification et le voter, avant qu'il ne soit soumis à consultation publique en fin d'année!

Sdage? Késako ?

En signant la Directive cadre sur l'eau (DCE), les membres de l'Union européenne se sont engagés à ce que 100 % de leurs masses d’eaux atteignent le bon état d’ici 2027 (dernier délai) et c’est le Schéma d'aménagement et de gestion des eaux qui est chargé de la mise en œuvre de cet objectif de bon état.

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) est l’outil de planification qui fixe pour six ans des orientations de reconquête de la qualité de nos cours d’eau. Pour répondre à ces objectifs de bon état, le Sdage s’accompagne d’un programme de mesures et d’actions financés par les agences de l’eau comme la rénovation des stations d’eau potable, l’entretien des cours d’eau, les alternatives à l’utilisation de pesticides…

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Rappel : Aujourd'hui des résultats toujours insuffisants!

En 2027, tous les cours d’eau français devront donc être en bon état écologique. On en est très très loin! En Bretagne on se situe globalement dans la moyenne du bassin avec 32 % des masses d'eau en Bon Etat en 2019. Malgré les dizaines de millions d’euros investis par l'Agence de l’eau Loire-Bretagne, le résultat reste donc très mitigé. En 2019, si 63 % des eaux souterraines et 73 % des eaux côtières bretonnes sont en bon état ; seuls 38 % des eaux de transitions, 32 % des cours d’eau et 6 % des plans d’eau bretons atteignent cet objectif ! Comme les masses d'eau "cours d'eau" représentent 76% du total en Bretagne, ce sont les classements de celles-ci qui influencent le plus le classement global de la région. Mais de très fortes disparités sont constatés entre les territoires bretons. En effet si le Finistère dispose d’environ 68 % de ses cours d’eau en bon état ce chiffre n’est que de 39 et 35 % pour les Côtes d’Armor et le Morbihan et ce chiffre dégringole à 2 % en Ille & Vilaine !

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