Malgré ses appels à l’aide depuis maintenant un an, un riverain propriétaire d’un terrain sur la commune de Ploemeur subit, comme la rivière du Ter et son aval, les diverses sources de pollution issues des zones industrielles et résidentielles en amont.

La rivière du Ter prend sa source à Quéven et se jette dans la rade de Lorient. Cette rivière, qui traverse des zones urbaines, industrielles, des prairies et des champs, alimente les Étangs du Ter. La qualité de l’eau dépend donc de toutes ces potentielles sources de pollution ce qui la rend très fragile.

Création d'un ruisseau artificiel

Il y a une vingtaine d’années, la commune de Plœmeur aurait créé un ruisseau artificiel sur un terrain qui appartenait à un propriétaire privé, ce que vient de nous révéler une Sentinelle de la nature.

La source du lavoir, jouxtant le terrain en amont, s’écoulait à travers un petit tunnel en terre cuite laissant couler l’eau sous terre. Aux abords, du lavoir communal et sur le terrain privé, la commune aurait creusé un cours d’eau afin de faciliter l’écoulement des eaux de ruissellement de l’amont. La création de celui-ci permettant ainsi de laisser ces eaux de ruissellement de rejoindre directement la rivière du Ter et par conséquent les eaux côtières.

Ces travaux ont transformé ce terrain en véritable zone humide. Seulement, ce ruisseau draine toutes les eaux pluviales, mais visiblement des eaux non traitées de l’amont issues des zones résidentielles et industrielles. Il transporte un très grand nombre de déchets (plastiques, polystyrène, hydrocarbure, bâches, sangles, eaux usées…), charriés par la rivière du Ter. Ainsi, les Étangs du Ter et par conséquent la rade de Lorient se retrouvent contaminés par tous ces déchets. Quid des eaux de baignade, des eaux côtières et des sites de pêche à pieds ?

Mortalité piscicole et destruction de l'habitat

Eau & Rivières de Bretagne rappelle que d'un point de vue sanitaire, les eaux conchylicoles de la rade de Lorient sont classées en B, le déversement de ces eaux polluées ne peuvent que contribuer à la dégradation de la qualité des eaux côtières.

Accéder ici à l'atlas du classement sanitaire des eaux conchylicoles

Ces eaux rejetées ont provoqué la mort d’un certain nombre de truites fario au niveau de l’embouchure entre le ruisseau artificiel et la rivière du Ter en juin 2020. Depuis lors, plus aucun poisson n’a été aperçu à ce niveau de la rivière, ce qui signifie que l'habitat de ces poissons protégés ne leur permet plus d'y revenir, il est donc détruit.

Les truites fario sont des espèces protégées prévues dans l'arrêté ministériel du 08 décembre 1998.

Des appels en vain

Le propriétaire du terrain a sollicité le maire de Plœmeur, le responsable des services techniques de la commune, Lorient agglomération, l’OFB et la police de l’eau. Mais pour l’heure, rien n’a été fait pour résoudre cette situation. Pourtant, les responsables d’industries situées en amont ont reconnu la présence de certains de leurs déchets sur son terrain.

Eau & Rivières de Bretagne regrette que cette situation ne soit pas encore prise en compte par les services compétents, alors même que des espèces emblématiques comme les truites fario sont menacées. Notre association ne défend pas les intérêts du propriétaire du terrain mais bien l’environnement dégradé par cette pollution et nous porterons plainte d’ici les prochains jours.