La Confédération Paysanne a exprimé son opposition au projet d'une création d'une usine à saumons sur la commune de Plouisy. Ses craintes sont motivées par la consommation de terres aujourd'hui dédiées à l'activité agricole, le caractère industriel de ce gigantesque élevage auquel s'ajoutent une usine de transformation ainsi qu'une unité de méthanisation, et ses impacts sur l'environnement.

Une sobriété foncière nécessaire

Eau & Rivières de Bretagne partage l'analyse de la Confédération Paysanne. L'association déplore que dans le pays de Guingamp, il soit prévu d'artificialiser de nouvelles terres agricoles. Après le transfert de la plateforme Lidl à Chatelaudren Plouagat qui vient de détruire de façon irrémédiable plus de 15ha de sols agricoles, ce serait une nouvelle surface agricole de 10ha qui serait définitivement perdue !

Des prélèvements en eau difficilement soutenables pour le territoire

En outre, s'agissant de l'important besoin en eau du projet (1500 m3 chaque jour), Eau & Rivières de Bretagne souligne la faible disponibilité en eau du territoire : la croissance démographique sur le littoral, la multiplication des forages industriels et agricoles, l'abandon des captages locaux et la centralisation de la production d'eau potable à partir d'un nombre limité d'usines de production et de captages, font déjà peser une pression importante sur le Leff, le Trieux, ou le Blavet. Compte tenu de l'énorme consommation journalière de cet élevage il est légitime de se poser la question de la marge d'approvisionnement en eau restante pour accueillir ultérieurement d'autres installations. 
Au moment ou le dérèglement climatique perturbe déjà les étiages de nos cours d'eau, et nous impose d'économiser la ressource et de réduire nos besoins, tout nouveau prélèvement massif ne pourrait qu'aggraver le déséquilibre actuel.

Quid des rejets ?

Aucune information précise n'est connue à ce jour sur les modalités prévues de rejets directs ou indirects d'eaux usées ou de boues issues du projet. Deux éléments militent pour une extrême prudence dans l'approche du projet :
    • l'acceptabilité des cours d'eau proches, qu'il s'agisse du ruisseau de Prat-an-Lan, ou du Trieux, à recevoir des effluents supplémentaires sans déclasser ces cours d'eau, est extrêmement faible ;
    • la capacité de la station d'épuration de Plouisy/Pont Ezer à traiter les rejets du projet est nulle : les défaillances du réseau d'assainissement et la vétusté de cette station conduisent aujourd'hui à rejeter directement les eaux usées dans le Trieux plusieurs dizaine de jours par an en période pluvieuse !

Pour toutes ces raisons, Eau & Rivières de Bretagne est extrêmement inquiète et s’oppose à ce projet qui risque de dégrader un environnement déjà bien fragile. Elle appelle à rejoindre les opposants au projet lors du rassemblement organisé ce dimanche 12 décembre par le collectif citoyen Dourioù Gouez à Plouisy.

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