Langoëlan : le méga-poulailler qui ne passe pas
Ce jeudi 9 décembre, le tribunal administratif de Rennes a annulé la création de deux poulaillers de 2 200 mètres carrés chacun sur la commune de Langoëlan (56).
Cette décision vient donner raison aux associations Eau & Rivières de Bretagne, Bretagne Vivante, ainsi que la confédération paysanne, la confédération paysanne du Morbihan et 3 riveraines impliquées dans cette affaire depuis la signature de l’arrêté du préfet du Morbihan le 29 novembre 2019.
Le poulailler industriel avait suscité l’émoi des associations. Et pour cause : un poulailler de 120.00 animaux équivalent sur une commune ou les émissions ammoniacales sont particulièrement importantes et à proximité des habitations. Le projet se situait également paradoxalement à proximité d’espaces naturels protégées et dans une zone saturée par des installations de ce type.
En dépit d’une étude d’impact lacunaire le préfet Patrice Faure avait néanmoins autorisé la création du méga-poulailler.
Une étude d’impact insuffisante au regard des retombées ammoniacales
Le tribunal a déclaré que l’étude d’impact présentée par l’exploitant était insuffisante. Ce dernier n’a pas été en mesure de répondre aux interrogations de l’autorité environnementale ainsi qu’aux réserves du commissaire enquêteur. .
Le tribunal a considéré que les remarques de l’autorité environnementale devaient être soulevées notamment au regard de l’analyse des retombées d’ammoniac : «Par ailleurs, ni l’étude d’impact, ni le mémoire en réponse du pétitionnaire ne mentionnent les effets éventuels des retombées d’ammoniac sur les riverains, alors qu’il résulte de l’instruction que des habitations sont situées à moins de 400 mètres des poulaillers et de l’aire de compostage, que le bourg de Langoëlan est éloigné de 1,2 kilomètres du site, lequel est, ainsi qu’il a été dit au point précédent, situé à proximité d’une zone Natura 2 000, en ZNIEFF de type 2 et au sein d’un réservoir de biodiversité.»
Cette annulation vient rappeler que ce projet considéré à la pointe de la modernité ne pouvait apprécier l’environnement comme une marge d’ajustement mais bel est bien comme le facteur limitant.
Et maintenant ?
La préfecture du Morbihan pourrait faire appel de cette décision d'ici le 10 février 2022. Toutefois, il est permis d'en douter au vu de la double insuffisance relevée par le juge. Le fait que ce projet ne soit pas une extension exclue d'emblée toute régularisation administrative.