Les adhérents d'Eau & Rivières se forment sur le changement climatique ! [25/09/18]
Eau & Rivières de Bretagne organisait hier une formation sur le rôle des infrastructures aquatiques dans l'adaptation au changement climatique. Comment les milieux aquatiques peuvent-ils résister à l'augmentation des températures ? Comment une rivière libre et sinueuse peut-elle aider à lutter contre les crues ? Comment des zones humides peuvent-elles aider à limiter les périodes de sécheresse ?… Une journée riche d'enseignements, qui s'appuyait sur l'expérience positive du bassin Ellé-Isole-Laïta.
Une trentaine d'adhérents participait à cette formation sur un sujet d'actualité, malheureusement aussi un enjeu pour l'avenir : le changement climatique !
Le matin en salle, deux experts sur le sujet ont dressé l'état des connaissances sur le sujet. D'abord, Chantal Gascuel de l'INRA nous a rappelé que les impacts sont déjà observés, et confirmés par des projections tout aussi inquiétantes en Europe : augmentation des températures, forte variabilité des épisodes pluvieux, diminution des débits des cours d'eau en tête de bassin versant… La Bretagne se situe dans une zone de transition, soumise tant aux sécheresses qu'aux inondations, ses particularités géographiques et hydrologiques la rendant particulièrement sensible et vulnérable. Ensuite Mikaël Le Bihan de l'Agence Française pour la Biodiversité a souligné l'importance des têtes de bassin versant et des zones humides dans la régulation des débits des cours d'eau, ou la préservation de la biodiversité. Les peuplements piscicoles et les populations d'invertébrés sont particulièrement sensibles aux variations de température, et à la morphologie des cours d'eau. C'est sur ces deux paramètres qu'il faut notamment agir pour permettre aux cours d'eau de résister au changement climatique, et augmenter leur résilience.
Pierre Timmerman et Bérengère Fritz nous ont ensuite présenté les actions du Syndicat Mixte Ellé Isole Laïta (SMEIL) pour lutter notamment contre les crues dans la ville de Quimperlé : reméandrage, restauration morphologique, création de bocage, entretien de zones humides, zone d'expansion des crues… Un exemple de remise en talweg d'un cours d'eau présenté par Vanessa Thorin du SMEIL a permis de se rendre compte sur le terrain des travaux déjà engagés. Des aides pour les agriculteurs ou les collectivités existent, mais restent trop souvent sous-mobilisés. En cause : les difficultés de financement, l'accès au foncier, le manque de volonté personnelle, le manque de connaissance des outils,…
Lors de cette journée, les adhérents de l'association auront normalement acquis les connaissances suffisantes pour aborder le sujet du changement climatique dans les diverses instances où ils siègent, pour défendre des mesures douces et diffuses à l'échelle des bassins versants. Une rivière préservée et vivante, c'est aussi un bassin protégé !