Rejets d’ammoniac : Timac agro va enfin devoir respecter les normes
Après avoir constaté des rejets d’ammoniac au dessus des normes, les services de l’État ont pris des mesures contraignantes envers Timac agro, à Saint-Malo. Des capteurs sont à nouveau installés et une commission de suivi de site se réunira bientôt. Une avancée significative qui ne doit pas faire oublier que l’usine ne maîtrise toujours pas ses procédés de fabrication.
Le contexte
Timac agro fabrique des engrais composés sur le port et dans la zone industrielle de Saint-Malo. En mai 2018, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a contrôlé les rejets atmosphériques des deux usines. Résultat : des taux de concentration d’ammoniac, 6 à 12 fois supérieurs à la réglementation.
Dès que nos associations de protection de l’environnement ont eu connaissance de ces résultats, elles ont demandé aux services préfectoraux de prendre les mesures nécessaires pour que l’industriel respecte les normes et recherche les véritables causes de ces anomalies, notamment concernant ses procédés de fabrication.
Les rejets d’ammoniac toujours au dessus des normes
Des analyses sont désormais faites pour évaluer en continu les rejets d’ammoniac et leurs conséquences sur notre santé et notre environnement.
Résultats ? En octobre, puis en janvier, nous apprenions que l’entreprise n’était pas parvenue à réduire significativement ses rejets. Les mesures ont montré de nouveaux dépassements des valeurs limites, supérieurs à ceux constatés en 2018, révélant ainsi une absence de maîtrise des procédés de fabrication, principalement dans l’usine du Quai intérieur.
Quelles conséquences pour la santé de la population malouine ?
Ces nouvelles infractions constatées ont entraîné un arrêt de toute production à base de sulfate d’ammonium sur le site du Quai intérieur, jusqu’à la mise en conformité de l’équipement. Elles ont aussi justifié la ré-installation de capteurs pour surveiller les rejets dans l’atmosphère.
La préfecture nous a également annoncé la mise en place d’une commission de suivi de site (CSS). Elle devrait permettre la mise sous surveillance des deux usines à partir du mois de mai.
Les associations siégeant dans le collège d’experts pourront obtenir analyses et explications, tant sur les procédés que sur les conséquences sanitaires des rejets dans l’air et dans l’eau.
Nos demandes
Nos associations demandent d’ores-et-déjà, sans attendre la commission, à Timac agro de revoir ses procédés de fabrication, afin d’éviter des rejets nocifs.
Bretagne vivante et Eau & Rivières de Bretagne réfléchissent également, en commun, aux suites judiciaires à donner à ces pratiques peu respectueuses des lois qui protègent notre environnement et notre santé.