La Flèche de nouveau victime d’une pollution
La rivière de la Flèche a de nouveau été souillée sur plusieurs kilomètres. Des poissons morts ont été retrouvés sur plusieurs centaines de mètres. La pollution est a priori dûe à une fuite de digestat de méthanisation.
C’est en milieu d’après-midi vendredi que nos amis de l’AAPPMA de l’Elorn, impliqués de longue date sur la rivière, ont été alertés et ont découvert une eau très foncée, teintée couleur café.
Des truites et truitelles de l’année, ont été retrouvés sur plusieurs centaines de mètres
D’après les premières constations, faites vendredi puis samedi matin en compagnie des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), la Flèche est souillée sur plusieurs kilomètres et des poissons morts, notamment truites et truitelles de l’année, ont été retrouvés sur plusieurs centaines de mètres. La pollution viendrait semble t’il d’une fuite de digestat, issu du méthaniseur d’une exploitation agricole située en amont sur la commune de Plougar. L’enquête de l’OFB permettra d’en déterminer exactement l’origine.
L’éventualité d’un nouveau dysfonctionnement de méthaniseur - après ceux de Beuzec Cap Sizun en 2018 puis de Châteaulin l’été dernier - viendrait confirmer les alertes émises par les associations sur le risque inhérent au développement de cette technologie.
La troisième pollution sur la Flèche en quatre ans
Après les pollutions de 2017 puis 2018, c’est la troisième fois que la Flèche subit un déversement d’effluents d’élevage en quatre ans ! Rappelons que cette pollution s’inscrit plus largement dans une série noire subie par les rivières finistériennes dont la dernière victime en date était la Penzé en avril dernier. Début mai, Eau & Rivières et la Fédération de pêche du Finistère avaient d’ailleurs rencontré Philippe Mahé, préfet du Finistère pour venir exprimer leur ras-le-bol des pollutions "accidentelles" à répétition dans le département. Car malgré nos nombreuses alertes, malgré les mesures annoncées en 2018 (renforcement de l'instruction et contrôle renforcé), manifestement les moyens déployés ne sont pas suffisants.
Dans ce nouvel épisode, Eau & Rivières déposera plainte pour faire la lumière sur les raisons qui conduisent à ces déversements. Sans attendre, nous demandons que de réelles enceintes de confinements soient créées abords de chaque fosse à lisier et que leur bon état de fonctionnement soit contrôlé dans les plus brefs délais par les services de l’État. Les sentinelles associatives attendent par ailleurs une réponse forte de l’autorité judiciaire à la hauteur des enjeux écologiques et économiques : une véritable audience pénale, sans transaction financière avec les pollueurs.