Dans la nuit de mardi à mercredi, 300 m³ de lisier se sont déversés dans un affluent de Bélon. Ce fleuve est touché par la pollution agricole. Poissons morts, biodiversité détruite : une nouvelle affligeante pour la nature et ses usagers. Nous déposons plainte.

C’est la première grosse pollution au lisier de l’année. Dans la nuit de mardi à mercredi, 300 m³ de lisier se sont déversés dans un affluent du Bélon. La faute à une « vanne ouverte », sur l’exploitation EARL Brizhoual, au Trévoux. Une partie du lisier s’est épandue sur les terres – une zone de sources - et dans un ru, puis s’est propagée à un affluent du Bélon et au Bélon lui-même.

« Des truites, des vairons, des chabots morts 

Prévenus mercredi, les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) se sont rendus sur place à plusieurs reprises. Truites, des vairons et chabots morts ont été remontés, sans compter les nombreux macro-invertébrés. Triste constat partagé par les membres de l’Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) de Quimperlé.

Les matières fécales relâchées dans nos rivières sont un cocktail complexe aux effets spectaculaires avec des conséquences durables dans le temps. Il faudra quatre ou cinq ans minimum avant que les poissons viennent le repeupler, un comble pour cette rivière qui était classée en bon état écologique, entretenue avec soin par les pêcheurs du secteur.

La série noire se poursuit

Cet atteinte à l’environnement n’est malheureusement pas isolée. Parmi les plus récentes pollutions, citons celles de La Mignonne, du Quillimadec, de La Flèche ou encore du Naïc en août 2020.

Il n’est plus question d’entendre parler d’« accident » mais d’incidents d’exploitation à répétition. L’agrandissement des élevages conduit à des défauts de surveillance. Le vieillissement des exploitations, construites il y a parfois plus de trente ans, accentue le risque de pollutions.

Des mesures concrètes immédiatement

Nous demandons donc, sans attendre  :

• des dispositifs de rétention aux abords de chaque fosse à lisier ;

• des moyens alloués aux inspecteurs de l’environnement pour contrôler les fosses à risque (une quarantaine de contrôles tous les ans, sur 400 concernées)

• une réponse forte de l’autorité judiciaire à la hauteur des enjeux écologiques et économiques : une véritable audience pénale, sans transaction financière avec les pollueurs

Eau & Rivières de Bretagne va porter plainte. Cela nous permettra d’accéder au dossier d’instruction et de mieux comprendre les négligences qui ont conduit à ce déversement.

Aller plus loin

Dans cet article paru dans notre magazine 191 sur les poisons, nous vous expliquons les conséquences à long terme des pollutions au lisier.

Pollution du Naïc, les rivières ne disent pas merci

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