Le comité breton de gestion des poissons migrateurs était réuni ce matin a Rennes. Il a donné un avis favorable à l'interdiction de toute pêche du saumon en 2025 dans les rivières bretonnes mais aussi dans leurs estuaires et en mer. Eau et Rivières qui participait aux travaux du COGEPOMI défendait cette mesure de responsabilité, car tous les signaux sont au rouge.  Les indicateurs disponibles montrent en effet une chute  importante des effectifs de cette espèce en Bretagne

 

- l'indice de présence des jeunes saumons en rivière est pour 2023 (12,6) et 2024 (11,5) en très forte baisse par rapport à la production moyenne 2013-2022 de 33,7 individus;

- les remontées d'adultes (369) comptabilisées en 2024 dans les trappes installées sur le Scorff, l'Elorn et l'Aulne, sont les plus faibles enregistrées depuis trente ans ;

- les captures par pêche à la ligne (seulement 90 en 2024) se sont effondrées par rapport à la moyenne 2013-2022. C'est moins que ce qui se prenait en un seul jour d'ouverture il y a cinquante ans !

 

Ce déclin, également observé a l'échelle internationale, trouverait son origine dans le dérèglement actuel du climat. Celui-ci impacterait indirectement les condition de survie des saumons en mer (abondance et composition du zooplancton, réduction de la qualité énergétique des proies).

 

Pour Arnaud Clugery,, porte-parole d'Eau et rivières, "cette suspension est une mesure de bon sens, indispensable mais pas suffisante. Eau et Rivières demande à l'Etat d'accélérer et d'intensifier la lutte contre le changement climatique. Elle réclame que simultanément à la suspension de la pêche, trois mesures soient mises en œuvre en Bretagne : le renforcement de la prévention des rejets dits accidentels de lisier qui tuent chaque année des dizaines de km de nos cours d'eau, la suppression des points noirs de blocage à la remontée des géniteurs vers les zones de frayères, et une politique de contrôle de la règlementation en rivière et en mer."

Sans ces mesures, le saumon aujourd'hui symbole de la richesse du patrimoine naturel de la Bretagne, pourrait bien disparaître totalement.