Le sondage

07 novembre 2019
Le sondage

Eau et Rivières de Bretagne a commandé une étude au cabinet de sondages GECE pour connaître l'opinion des Bretons sur la situation de l'environnement en Bretagne. Découvrez ici les résultats de ce sondage, réalisé du 1er au 4 octobre 2019 (avec le soutien financier de la Région Bretagne).

 

Méthodologie

Le cabinet d'études et de sondage GECE a diffusé un questionnaire auprès d'un panel on line. 1 002 Bretons de 18 ans et plus ont répondu aux questions, du 1er au 4 octobre 2019.

 

Pour connaître précisemment la méthode utilisée, téléchargez l'étude dans son intégralité.

 

Les chiffres clés

 

▪ Les Bretons font d'abord confiance aux collectivités locales : 39 %, puis aux associations : 33 %, pour s'informer sur la situation de l'environnement dans leur région.


▪ Trois enjeux environnementaux sont particulièrement importants aux yeux des Bretons : la sauvegarde du littoral72 %, la protection des rivières 71 % et la préservation de la biodiversité 68 %.


▪ 49 %des Bretons estiment que la Bretagne a fait des progrès sur la gestion des décharges. Pour les autres types de pollution, les personnes pour qui la situation s'est améliorée sont minoritaires.


▪ Les opinions quant à un risque de manque de ressource en eau en Bretagne sont très partagées : 48 % des Bretons considèrent que ce risque existe, 47 % pensent que non.


▪ 50 % des Bretons consomment quotidiennement l'eau du robinet, 25 % en consomment moins souvent et 25 % n'en consomment jamais.

▪ 80 % des Bretons estiment indispensable ou important le rôle joué par les associations de protection de l'environnement en Bretagne.

▪ 77 % des Bretons estiment que l'éducation des enfants et/ou les campagnes d'information et de sensibilisation font partie des moyens que les associations doivent mobiliser en priorité. En parallèle, l'éducation dès le plus jeune âge est le premier moyen pour changer les habitudes selon 70 % des Bretons.

▪ 67 % des Bretons connaissent au moins de nom l'association Eau & Rivières, 52 % l'Agence française pour la biodiversité et 51 % France nature environnement.


▪ Globalement, les plus jeunes semblent moins mobilisés que les autres aux questions environnementales.

 

 

 

1. A qui les Bretons font confiance pour s'informer sur l'environnement ?

 

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Chiffre clé : à 39% aux collectivités locales, à 33% aux associations.

 

Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne :

LES BRETONS SOUTIENNENT LEURS ASSOCIATIONS DE PROTECTION DE LA NATURE

C'est évidemment une très grande satisfaction, nous n'avons pas trompé les Bretons en les alertant sur les enjeux environnementaux de notre région, et ses habitants voient bien la contribution positive qui est la nôtre à la prise de conscience, et aux progrès enregistrés dans quelques domaines. Simples amateurs au départ, nous sommes devenus au fil des ans des spécialistes des questions environnementales. Ceci tout en restant actifs sur le terrain, proches des citoyens et capables de relayer des préoccupations émergentes. Pour autant, nous ne voulons pas nous enfermer dans une « bulle » et sommes toujours ouverts à l'échange et au dialogue, même quand celui-ci est difficile.

Rien d’étonnant non plus à voir à nouveau plébiscitées les collectivités locales (mairies, communautés de communes,…), comme sur d’autres sujets sociaux le grand public est attaché aux services de proximité.

 

 

2. L'importance des enjeux environnementaux aux yeux des Bretons

 

Trois d'entre eux semblent essentiels aux yeux de la population, en étant perçus comme importants par la quasi-totalité des Bretons et même "très importants" par environ 7 habitants sur 10 :

  • La sauvegarde du littoral,
  • La protection des rivières
  • Et la préservation de la biodiversité.

De manière générale, les femmes sont encore plus sensibles que les hommes aux différents enjeux (surtout en ce qui concerne la préservation de la biodiversité et l’arrêt de l'utilisation des pesticides). Mais de l'analyse par profil, on retiendra surtout que ce sont les plus jeunes qui semblent plus éloignés de ces problématiques.

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

LES BRETONS SONT PRÊTS POUR UN CHANGEMENT DE BRAQUET

Sur 6 enjeux majeurs présentés, ils sont plus de 85 % à juger important à très important de s’en préoccuper. Voilà qui devrait assurer les décideurs politiques qui en ce moment travaillent leurs propositions pour les prochaines municipales. Voilà qui devrait rassurer la région qui au travers de la Breizh Cop veut engager une « rupture négociée » avec les anciennes pratiques. Les Bretons soutiendront massivement ces évolutions dès lors qu’elles pourront réellement démontrer qu’elles auront un impact sur ces enjeux.

Noires hier, vertes aujourd'hui, les sinistres marées qui défigurent le littoral breton et détruisent ses écosystèmes touchent fortement les citoyens bretons : ils placent en tête des enjeux la protection de leur littoral, conscients aussi sans doute que le renforcement de la pression démographique sur cette frange côtière particulièrement fragile peut aggraver les déséquilibres qu'on perçoit déjà ici ou là comme dans le golfe du Morbihan par exemple.

63 % jugent très important « L’arrêt de l’utilisation des Pesticides », c’est significatif. Pour Eau et rivières cela veut dire aussi que la profession agricole doit être soutenue dans cette révolution des pratiques.

 

3. Les progrès perçus dans la gestion des pollutions

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

LES BRETONS RECONNAISSENT TIMIDEMENT LES PROGRÈS ACCOMPLIS MAIS SONT LUCIDES SUR LES CHANTIERS QUI DEMEURENT

C’est d’abord sur la question des décharges que les Bretons sont le plus conscient de progrès accomplis. Ce qui illustre que quand on déploie en Bretagne une politique incitative qui s’accompagne de moyens concrets de transformation des pratiques (collecte au porte à porte, mise en place de déchetteries,…) les résultats sont au rendez-vous.

Dans une moindre mesure sur la diminution des nitrates, la question des marées vertes et de l'épuration des eaux usées, les Bretons reconnaissent que des progrès ont été accomplis ces dernières années. La mise en place de démarches incitatives, le travail d'information et de formation des acteurs notamment économiques mais aussi des élus, appuyés par une réglementation adaptée aux risques et aux enjeux environnementaux ou sanitaires, produit des résultats auxquels les Bretons sont malgré tout sensibles.

 

Pour autant les Bretons ne sont pas dupes et qu'il s'agisse de la réduction des pesticides, des marées vertes, et de certaines pollutions industrielles, les habitants de la Bretagne savent bien que l'essentiel du combat est encore devant nous …

4. Perception du risque d'un manque de ressource en eau en Bretagne

 

Les opinions quant à un risque de manque de ressource en eau en Bretagne sont très partagées

En effet, 48 % des Bretons considèrent que ce risque existe alors que, à l'opposé, 47 % sont plus optimistes. Ces points de vue divergent d'un département à l'autre, avec des Brétilliens plus pessimistes que les autres, les Finistériens étant à l'inverse plus optimistes.

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

UNE BRETAGNE À DEUX VITESSES

La lucidité des Bretons est également manifeste, quand la moitié d'entre eux considère que la Bretagne risque de manquer d'eau dans les prochaines années. Même si la situation géographique de la péninsule bretonne et sa météo océanique masque l’évidence du dérèglement climatique et ses effets sur nos cours d’eau.

Une perception encore plus manifeste en Ille et Vilaine, département le plus sensible à de faibles pluviométries et avec une dynamique de croissance de population la plus élevée. C’est sur ce territoire que les choix d’avenir devront être les plus judicieux et que la reconquête de la qualité de l’eau est un réel levier du développement. C’est aussi là que les choix doivent être les plus lucides pour éviter les « mal-adaptations » que représentent les bassines ou retenues d’eau ainsi que les interconnexions auxquels il faut privilégier la lutte pour le bon état écologique des masses d’eau seul à même de satisfaire de façon systémique à l’urgence climatique.

 

5. Consommation d'eau du robinet

 

Un Breton sur deux consomme quotidiennement l'eau du robinet.

 

Un quart de la population bretonne en a une consommation moins fréquente et un quart ne la consomme jamais. Les analyses croisées indiquent que les habitants des communes rurales sont moins consommateurs de l'eau du robinet, cette consommation augmentant avec la taille des unités urbaines et est particulièrement fréquente dans les plus grandes unités urbaines.

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

TOUJOURS DE LA MÉFIANCE

50 % des Bretons ne fait toujours pas confiance à l’eau du robinet, même s’ils ne sont plus que 25 % à ne jamais en boire (contre - 51 % en 2005). Ce qui continue de poser un véritable problème d’équité sociale dans l’accès à l’eau, ce qui pose aussi un problème vis-à-vis des déchets produits et d’émission de gaz à effet de serre dans les transports, puisque cela renvoi notamment à l’utilisation de bouteilles plastique. Pour sortir de cette défiance la Bretagne doit convaincre le public de la qualité de ces eaux brutes et pour cela, les aires d’alimentation des captages d’eau publics doivent faire l’objet d’une sanctuarisation. Ces nouveaux dispositifs doivent aller bien au-delà des seuls dispositifs de périmètre de protection et passer à des initiatives contractuelles avec les agriculteurs notamment, pour leur permettre de baisser la pression animale et bannir les pesticides de leurs pratiques.

 

6. Perception du rôle des associations

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

LA PLACE DES ASSOCIATIONS LÉGITIMÉE

De façon cohérente avec la première question qui leur a été posé 80 % des Bretons estiment important – voire indispensable – le rôle joué par les associations de protection de la nature. Devenu en l’espace de quelques décennies un véritable corps intermédiaire de notre société, nous mesurons bien à la fois l’attente que fait peser sur nos épaules un tel plébiscite tout en rappelant aux décideurs politiques qu’ils feraient bien d’avoir plus de considération pour celles-ci, que ce soit en les soutenant financièrement qu’en écoutant leurs propositions et analyses.

 

7. Les moyens à mobiliser par les associations

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

L'EDUCATION ET L'INFORMATION PRINCIPAUX LEVIERS A ACTIONNER 

 

Pour changer les habitudes, les bretons placent en tête des leviers d'action l'éducation et l'information. Ce qui est réconfortant pour une association comme Eau & Rivières de Bretagne dont le travail précurseur sur ce plan (développement des démarches participatives de restauration des rivières, création des classes de rivières, promotion des alternatives aux pesticides dans les jardins …) trouve dans ce résultat une juste reconnaissance. Néanmoins, l'expérience de 50 ans de combats nous montre qu’il n’est pas honnête de faire reposer le changement sur les épaules des seuls jeunes et que c'est bien dans la complémentarité des actions d'information/éducation, des démarches participatives, et de l'exercice d'un contre pouvoir vigilant, que des progrès concrets peuvent être obtenus.

 

Cette diversité des leviers actionnés, cet engagement désintéressé en faveur du bien commun, cette indépendance affirmée, le caractère souvent précurseur de nos analyses, ont valu à ERB la sympathie des médias, et notamment de la presse écrite régionale, qui dès les années 70-80 a abondamment relayé les alertes et les messages de notre association.
 

 

 

8. La notoriété des différents organismes

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

NOTORIÉTÉ CERTAINE, NE VEUT PAS DIRE SOUTIEN INCONDITIONNEL 

C’est l’une des grandes surprises de ce sondage, avec 67 % de « oui », les Bretons ont placé en tête des réponses Eau et Rivières de Bretagne. Cette position dans le paysage breton est à la fois l’héritage des années, il reflète aussi l’engagement de tout un mouvement attaché à des valeurs à accepter de s’exposer et être en première ligne dans un débat public parfois difficile sur des choix qui touche l’ensemble de notre société et notre économie bretonne.

Impossible quand même de ne pas préciser que une réelle étude de notoriété complète aurait permis d’écarter les quelques biais évidents comme : les nombreuses personnes qui confondent Les Eaux et Forêts avec Eau et Rivières ou ceux qui ont déjà entendu parler d’ERB sans connaître vraiment son périmètre d’action.

 

8. Les écogestes pratiqués

 

Le tri des déchets et, à un moindre niveau, la diminution de l'utilisation des pesticides, sont bien ancrées dans les pratiques des Bretons…
Mais si le tri des déchets est aujourd'hui un geste systématique pour 87 % de la population, il n'en est pas de même pour la réduction de l'utilisation des produits contenants des pesticides qui est pratiquée de façon systématique par un habitant sur deux.


D'autres pratiques sont entrées dans les habitudes de consommation et même si ça n'est pas fait systématiquement, ce sont au final 93 % des habitants qui achètent, au moins de temps en temps, des produits locaux et/ou labellisés.


Retenons aussi que 76 % des Bretons font en sorte de réduire leurs déchets (au moins de temps en temps), 74 % compostent leurs déchets organiques et 67 % diminuent leur consommation de viande.
D'une manière générale, la fréquence de pratique des écogestes augmente avec l'âge.

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

LE CHANGEMENT NE SE DÉCRÈTE PAS

On le sait, en matière de tri des déchets les Bretons se placent loin devant le reste de la population française, même si comme on pourrait ajouter qu’un déchet même trié reste un déchet et qu’en la matière le réel objectif doit porter sur le zéro-déchet (ils ne sont plus que 21 % à le faire systématiquement). Pour autant ce que nous révèle cette question c’est aussi que le changement ne se décrète pas de Paris sans une population consciente et prête et des moyens mis à sa disposition pour agir. On remarquera le changement de mentalité entrain de s’opérer chez les Bretons autour de la consommation de viande, baisse et recherche de qualité.

 

9. Comment faire changer les habitudes selon les Bretons ?

 

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Le commentaire d'Eau et Rivières de Bretagne

L’ÉDUCATION ET L'INFORMATION PRINCIPAUX LEVIERS A ACTIONNER 

 

Pour changer les habitudes, les Bretons placent en tête des leviers d'action l'éducation et l'information. Ce qui est réconfortant pour une association comme Eau & Rivières de Bretagne dont le travail précurseur sur ce plan (développement des démarches participatives de restauration des rivières, création des classes de rivières, promotion des alternatives aux pesticides dans les jardins …) trouve dans ce résultat une juste reconnaissance. Néanmoins, l'expérience de 50 ans de combats nous montre qu’il n’est pas honnête de faire reposer le changement sur les épaules des seuls jeunes et que c'est bien dans la complémentarité des actions d'information/éducation, des démarches participatives, et de l'exercice d'un contre pouvoir vigilant, que des progrès concrets peuvent être obtenus.

 

Téléchargez ici l'ensemble de l'étude.

 

Cette étude a bénéficié d'un financement de la Région Bretagne et de l'Agence de l'eau Loire Bretagne.

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