Une destruction de zone humide a été recensée sur la commune d'Argentré du Plessis. Eau & Rivières de Bretagne et Vitré Tuvalu dénoncent cette énième destruction d'un milieu naturel remarquable mais aujourd'hui largement menacé.

Fin janvier, des riverains constatent des terrassements au niveau d’un plan d’eau de la commune d’Argentré du Plessis qui semblent avoir entraîné une destruction de la ripisylve (végétation installée sur la berge d'un cours d'eau ou d'un plan d'eau) et de la zone humide boisée qui bordent le plan d'eau. Une alerte est transmise à Vitré Tuvalu en tant qu’association investie dans le secteur et Eau & Rivières de Bretagne par l’intermédiaire de l’outil sentinelle de la Nature.

Consulter l’alerte sur le site sentinelle de la nature

Les zones humides, un milieu remarquable menacé par nos activités

Notre association condamne cette destruction d’un milieu naturel protégé et précieux.Jean Peuzin, vice président de l’association rappelle que « au cours du dernier siècle, on a assisté à la disparition de 67 % des zones humides sous la conjonction de nombreux facteurs dont l’intensification des pratiques agricoles ou la pression de l’urbanisation et des infrastructures de transport par exemple ».

" au cours du dernier siècle, on a assisté à la disparition de 67 % des zones humides "

Ces milieux naturels nous rendent pourtant de nombreux services : épuration de l'eau (les zones humides agissent comme des filtres et diminuent la concentration des polluants), régulation des débits (limitation des inondations lors des fortes pluies et restitution en période de sécheresse), réservoir de biodiversité… Jean Peuzin souligne aussi la grande fragilité du secteur « en Ille-et-Vilaine seuls 3 % des masses d’eau sont en bon état, la préservation des zones humides restante est donc un enjeu majeur si l’on veut protéger notre ressource en eau ».

Nous portons plainte contre cette destruction illégale

Après vérification la zone est bien référencée en zone humide sur le plan local d’urbanisme de la commune. Nous avons donc alerté la police de l'eau. Elle est récemment intervenue et a pu constater l’irrégularité des travaux. Eau et Rivières de Bretagne va donc porter plainte auprès de la police de l’eau pour cette destruction inadmissible d’un milieu naturel remarquable.