Nouvelle condamnation de l’État dans le dossier algues vertes. 9 ans après la mort de Jean René Auffray la Cour administrative d’appel de Nantes a rendu son verdict et reconnu l’État responsable à hauteur de 60 % de la mort du joggeur dans l’estuaire du Gouessant. C’est la fin d’une longue attente pour la famille et sans doute un soulagement, c’est vers elle que vont nos premières pensées.

Eau & Rvières de Bretagne, qui n’était pas partie prenante dans ce contentieux, tient à souligner que si c’est la première fois que la justice reconnaît qu’un homme est mort à cause de l’inhalation d’H₂S causé par la décomposition des algues vertes, ce jugement est en totale cohérence avec ceux obtenus par notre association le 13 mars dernier puisqu’il reconnaît à nouveau les « carences de l’État dans la mise en œuvre de la réglementation européenne et nationale destinée à protéger les eaux douces de toute pollution d’origine agricole ». Après la reconnaissance d’un préjudice écologique pour l’ensemble de la Bretagne et l’obligation de le réparer et de mettre en œuvre toutes mesures utiles sous 10 mois, cette fois c’est la réparation d’un tout autre préjudice qui est visé (celui du préjudice d’affection et économique).

Pour Arnaud Clugery, porte-parole d’Eau & Rivières de Bretagne, « une fois encore les tribunaux de la République viennent rappeler à l’exécutif et aux législateurs, leurs responsabilités et les conséquences de l’inaction en matière environnemental et de santé publique. En plein débat sur la Loi Duplomb qui risque d’affaiblir encore un peu plus le contrôle de l’industrie de l’élevage, cette décision de justice vient rappeler à nos élus qu’il est temps de remettre l’église au milieu du village et que c’est bien le modèle productiviste agricole qui s’oppose au développement de la Bretagne et à la santé de ses habitants et non l’inverse ».