Incinérateur de Plouharnel | les associations demandent un moratoire
Beaucoup de citoyens participant à la première réunion publique
Dans le cadre de la consultation publique organisée par AQTA (Auray Quiberon Terre Atlantique) sur le projet d’incinérateur de Plouharnel, une 1ère réunion publique sur l’avenir de l’incinérateur de Plouharnel s'est tenue mardi 12 mars.
Une grande participation citoyenne est à saluer et beaucoup de questions ont été posées. Près de 300 personnes étaient présentes ! Les riverains, les habitants du Pays d’Auray et les associations de protection de l’environnement sont très préoccupés.
La consultation publique a débuté le1er mars et se termine le 19 avril 2024. Vous pouvez y participer en vous rendant aux réunions publiques et en déposant vos observations.
Une consultation publique qui ne respecte pas les fourches caudines de la démocratie environnementale
La transparence démocratique n’est pas satisfaisante sur plusieurs points :
- les observations du public, bien que modérées, ne sont pas rendues publique dans un délai normal (au lieu de 1 à 2 jours, les observations sont libérées au bout d’une semaine et certaines sont toujours en attente)
- les auteurs des observations ne sont pas indiquées
- 2 réunions publiques le 12/03 et le 19/04 (jour de la clôture de la consultation publique….comment intégrer les observations citoyennes ?)
Notre principale demande : un moratoire de deux ans sur la décision à prendre au sujet de cet incinérateur
L'incinérateur de Plouharnel, une unité de valorisation énergétique ?
Une installation de traitement des déchets qui aurait dû fermer fin 2024, selon le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets (PRPGD) de la Région Bretagne voté en 2019. AQTA souhaite non seulement la maintenir en activité, sur le même site, mais l’agrandir pour passer d’une capacité de 23 000 tonnes par an à 45 000 tonnes ! Normalement, seuls les déchets non valorisables peuvent être soit enfouis, soit incinérés.
Cette augmentation de volume est justifiée par la diminution des enfouissements et par l'absorption d'une partie des déchets de Lorient Agglomération (tout venant de Lorient).
De nouvelles mesures en Pays d'Auray, pourquoi ne pas attendre de voir ce qu'elles donnent?
En principe, en adoptant les règles de tri, nous devrions réduire collectivement de façon très significative la part de ces déchets non valorisables.
Nos bénévoles ont par-ailleurs bien noté que lorsque les mesures de gestion des déchets comprenaient un couplage tri sélectif et mise en place d'une redevance incitative, le volume des déchets se réduisent considérablement.
Cela est le cas avec la Communauté de Communes de Blavet Bellevue Océan et Pays de Vilaine, pour prendre des exemples très proches de nous.
Les citoyens du Pays d'Auray sont incités, depuis cette année, à réduire leurs déchets (poubelles sélectives et déchetteries) et des mesures sont actuellement mises en œuvre pour y parvenir.
Nous nous demandons comment ce choix se justifie alors même qu'il implique un investissement public à hauteur de 70 millions d’€ pour 50 ans ?
Ce projet est-il compatible avec le contrat local de santé ?
AQTA a signé son contrat local de santé en décembre 2023, donc tout récemment. Un incinérateur (appelé aujourd'hui UVE) est source de fortes dégradations de la qualité de l'air. Nous notons que les matières organiques étant récupérées par les nouvelles règles de tri, très peu seront donc incinérées. Resteront donc à incinérer essentiellement le tout venant et les matières toxiques dont la toxicité des fumées seront bien plus grave. Ce projet est-il compatible avec les attentes des administrés en matière de qualité de vie sur le pays d'Auray, notamment sur le plan de la santé environnementale?
Et le réchauffement climatique ?
Cette installation implique non seulement une augmentation des volumes soumis à combustion, mais également une augmentation du traffic routier.
Un incinérateur produit autant de tonnes de CO2 qu’il brûle de déchets : ceci veut dire que depuis 1971 l’incinérateur en a dégagé plus de 1 500 000 T et que le futur incinérateur (UVE) produirait 2 000 000 T de CO2 ( Gaz à Effet de Serre : GES ) pour les 50 ans à venir.
NB : En 2 heures de conférence de presse, les bénévoles ont noté un balai de traffic très important, combien de camions curculeront chaque jour pour y livrer les déchets à brûler ? Combien de tonnes de CO2 cela émettra?