Lorient agglo s’engage pour un projet de méthanisation sans consulter les citoyens

La méthanisation est vivement contestable
Alors que la méthanisation en Bretagne, très présente et très contestée notamment pour ses impacts sociaux, environnementaux et climatiques, ne fait plus l’objet de subvention par la Région, Lorient Agglomération a décidé le 25 mars, en conseil communautaire, d’entrer au capital d’une société par action simplifiée (SAS) avec d’autres parties prenantes, la commune de Plouay, la SEM 56 Energies et des agriculteurs rassemblés dans une holding Agri Energies Plouay.
Eau et Rivières de Bretagne, s’élève contre cette décision.
Ce montage financier public/privé a pour objectif de développer un projet de méthanisation à Plouay, avec 100t/J de produits à méthaniser, effluents agricoles, cultures intermédiaires à vocation énergétique, maïs, cultures principales, déchets de l’agro-industrie, biodéchets (les « intrants »).
A ce jour, nous déplorons aucune consultation publique, ni même d'étude d'impact
Aucun détail du projet n’a été rendu public, en particulier le plan d’épandage des plus de 30 000 tonnes de digestats, mais aussi les origines et quantités de tous les intrants et le bilan en GES aux bornes du projet.
Pas de carte de situation non plus pour évaluer l’impact hydrologique sur ces bassins versants (Scorff et Blavet) où la qualité des eaux pose déjà question.
Cette usine coûtera 13 millions d‘euros et sera rentabilisée au frais des contribuables par le rachat « normalisé »de leur « biométhane » très au-dessus du prix du marché de gros (soit environ 2 M€/an).
De plus la taille choisie (36 500 tonnes par an soit 100t/j) correspond, au seuil réglementaire au- delà duquel une étude d’impact environnemental plus contraignante est obligatoire. L’environnement semble donc ne pas être prioritaire pour cette Intercommunalité.
La méthanisation empêche la transition du modèle productiviste agricole vers un modèle paysan
Les biodéchets collectés en porte à porte étaient jusqu’à présent compostés ce qui est le meilleur moyen de faire retourner au sol le carbone facilement accessible dont il a bien besoin. Ici ils seront méthanisés et les digestats contribueront à détériorer les terres agricoles.
De surcroit, sous le prétexte de fabriquer de l’énergie, elle ne fournira que 20 GWh, soit 0,5% de l’énergie consommée sur ce territoire. Sans compter toute l’énergie grise et l’énergie utilisée pour la produire qui serait à soustraire.
Eau et Rivières de Bretagne, membre de FNE-bretagne, a bien étudié tous les inconvénients de cette filière, qui enrichit l’agriculture intensive et productiviste, tout en fragilisant l’agriculture paysanne. Sa position est claire : on dit non à la méthanisation en Bretagne » pour en savoir plus : https://fne-bretagne.bzh/methanisation/