20000 colonies d'abeilles décimées en Bretagne... A quoi jouons-nous ? [4/05/2018]
Déjà mal en point, les ruchers bretons sont, ce printemps, victimes d’une hécatombe chez les abeilles. Partis à vélo du Faouët (56), des apiculteurs accompagnent un convoi mortuaire de ruches qui est arrivé ce vendredi matin 4 mai à Rennes, sous le soleil et en présence d'une centaine de personnes venues les soutenir à la Chambre d’agriculture régionale.
Victimes des dégradations de l’environnement et de la perte des milieux naturels, les abeilles, domestiques et sauvages, disparaissent. L’usage massif des intrants chimiques et pesticides en agriculture conventionnelle y contribue largement. Or la disparition des abeilles, c’est un risque alimentaire à venir. Cela fait des années que les associations de protection de la nature alertent en vain. A défaut de prendre conscience de la gravité du problème pour l’environnement, les humains vont-ils enfin finir par comprendre les risques pour eux-mêmes ?
La Fédération Bretagne Nature Environnement, Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne et l’UMIVEM-patrimoine et paysage s'associent au désarroi des apiculteurs, en leur apportant leur soutien pour appuyer leur demande que toutes les causes possibles de cette surmortalité particulièrement hors-norme soient explorées, et que soient dénoncés les pesticides. Mais la principale raison de la mauvaise santé des populations d' abeilles est la disparition de leurs plantes nourricières et des habitats naturels et semi-naturels. Les abeilles se rabattent donc sur des cultures de mauvaise qualité alimentaire, voire empoisonnées par les néo-nicotinoïdes. Même si l’on supprime tous les néo-nicotinoïdes, les abeilles continueront de disparaître. C'est donc une remise en cause du modèle agricole industriel actuel dans sa globalité qu'il va falloir mettre en oeuvre. Les abeilles domestiques et sauvages ne sont hélas pas les seules à pâtir des mauvais traitement infligés par l'agro-chimie. De nombreuses espèces végétales et animales en font les frais, ainsi que la santé humaine.
Le problème est bien plus qu’inquiétant : il est très grave. Il est urgent que les apiculteurs et les associations de protections de la nature soient entendues.