Nos rivières auront chaud, elles aussi, cet été

03 juillet 2025
Nos rivières auront chaud, elles aussi, cet été

 

Si la baisse des débits des rivières est un peu plus tardive qu'en 2022 et surtout 1976, la sécheresse des sols est déjà maximale. Les basculements en alerte sécheresse, voire en alerte renforcée pour la gestion de la ressource en eau vont se succéder.

 

Les grandes retenues n'ont pas été complètement remplies, le débit du Blavet à l'aval de Guerlédan est ramené à 2 m3/s. La gestion par les services d'eau potable essaie de préserver les stocks des barrages le plus longtemps possible, avec des débits entrants parfois très faibles (Kerné Uhel, 22).

 

Comment évalue-t-on qu'on est en situation de sécheresse ?

 

Une sécheresse est la résultante de longues périodes moins pluvieuses que les normales, de températures élevées, de vent. Elle se traduit en rivière par des débits très faibles des cours d’eau voir des assecs sur des ruisseaux et petites rivières, une augmentation de la température de l’eau favorisant les mortalités piscicoles et, en agriculture, par un manque d’eau nécessaire à la croissance des plantes.

Concrètement pour savoir si nous sommes en situation de sécheresse, des indicateurs sont utilisés : le niveau des retenues destinées à l’alimentation en eau potable, le niveau de sécheresse des sols, le niveau des nappes ou bien le réseau d’observation des assecs de rivière (ONDE). Pour les connaître, on utilise des stations qui mesurent le niveau des cours d’eau (parfois directement le débit) présentes à travers le territoire (125 en Bretagne) gérées par des techniciens spécialisés.

C’est suite à leur franchissement que la petite zone géographique à laquelle ils sont rattachés se voit prescrire des mesures de limitation des usages. Les données accumulées depuis parfois plus de 50 ans permettent de préciser la gravité de la situation.

 

 

Chaud, chaud, nos rivières aussi ont chaud

 

À chaque période caniculaire la végétation souffre et les rivières sont impactées directement. La végétation doit prélever plus d’eau pour compenser l’augmentation de l’évapotranspiration, ce qui entraine un abaissement fort des débits des rivières. En outre, l’augmentation de température se constate aussi dans la rivière avec des températures qui atteignent des valeurs préoccupantes pour les salmonidés, dépassant les 22°C !

Si seuls les départements d'Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique sont mis en alerte orange canicule, signalons le record de température à Dinard : 36,0°C le 30 juin !

D'une manière générale, les valeurs atteintes sont légèrement en dessous de celles observées en 2003 puis 2019 mais la longueur de cet épisode caniculaire est particulièrement importante. Cela ne préjuge pas d'autres épisodes caniculaires dans les semaines à venir.

 

Une pluviométrie orageuse...

 

... un peu inférieure aux normales, qui masque des situations très contrastées.

La pluie de juin est de l'ordre de 50 mm en moyenne départementale, sauf pour le Morbihan, avec seulement 32 mm. Le déficit pluviométrique s'y creuse nettement.

Mais ce qui est à retenir, c'est que du fait de leur caractère orageux, ces précipitations ont en réalité été très inégales0 mm à Commana au cœur des Monts d'Arrée, à Lanfains (22), 0,2 mm à Priziac (56) : le centre Bretagne est à sec, alors qu'on a mesuré 1,6 mm à Auray, 3 mm à Ergué Gabéric (mais 48,8 mm à Pluguffan), 13,8 mm à Noyal/Vilaine.

 

Mais alors quelle est la situation hydrologique en ce début d’été ?

 

Les pluies du 27 juin ont provoqué un sursaut modeste des débits. L'impact des températures du 30 juin et du 1er juillet commence juste à se faire sentir. En fait, les bas débits sont en retard de 10 à 15 jours par rapport à 2022. À noter que les gestionnaires d’eau potable semblent avoir mieux anticipé.

Par contre, les grandes retenues du centre Bretagne dont la fin de remplissage est prévue en mai sont un peu en dessous de l'attendu (90 à 95 % seulement) et le soutien des débits est entamé.

Nous avons utilisé les résultats de nos modèles de tarissement (baisse des débits) pour construire la carte ci-dessous, qui évalue la décade (probabilité de franchissement des seuils de gestion) et donc des restrictions correspondantes : alerte, alerte renforcée et crise. Ces seuils sont figurés par une forme pour le niveau atteint (rond, triangle, croix), et une couleur pour la période de franchissement.

Certains sites franchissent deux seuils en juillet : ils seront présentés par deux formes, de couleur correspondant à la période respective de franchissement. Pour certains d'entre eux, nous estimons qu'ils ont été définis sans tenir compte de l'intervalle de temps trop court entre deux niveaux.

 

carte bretagne secheresse.png

Avec nos remerciements au site infoclimat et aux données de la DREAL Bretagne, traitement et infographie ERB

 

Toutes les stations de référence ne sont pas figurées, soit parce que nous estimons les valeurs des débits de référence inadaptées à la gestion, soit parce qu'influencées par les déstockages depuis les barrages (haute Vilaine, Blavet aval, Oust). Leur trop grand nombre en Côtes d'Armor nous a fait privilégier les sites de référence principaux.

 

 

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