Pisciculture du Scorff | l'avis du commissaire enquêteur au milieu du gué

08 novembre 2022
Pisciculture du Scorff | l'avis du commissaire enquêteur au milieu du gué

La pisciculture de Truites sur le Scorff, installée de façon irrégulière depuis 2017, a été contrainte de se mettre dans les clous en produisant une étude d'impact et en organisant une enquête publique pour prétendre à la régularisation au titre des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE). Pour l'occasion, le porteur de projet en a profité pour déposer un dossier d'extension de sa production pour passer de 150 tonnes à 250 tonnes par an.

 

La commission locale de l'eau : favorable pour 150 tonnes, défavorable pour 250 tonnes

Le sujet a été porté en commission locale de l'eau CLE du SAGE Scorff à l'automne 2021. Les membres de la CLE avaient conclus qu'ils étaient favorables à un maintien du projet à 150 tonnes avec quelques réserves et défavorable pour l'extension à 250 tonnes. A ce moment, le porteur de projet avait rétorqué, probablement de façon peu adroite, que ce serait 250 tonnes ou rien ! L'avis de la CLE avait à nouveau été sollicité au cours de l'enquête publique, il a été réaffirmé...

Du 20 août au 22 septembre, l'enquête publique a eu lieu et avec les associations de pêches qui se sont très fortement mobilisées, Eau & Rivières a remis son avis défavorable tant pour une régularisation du projet à 150 tonnes que pour une extension à 250 tonnes.

Nos principaux arguments sont disponibles à cet article

 

L'avis du commissaire enquêteur suit les prescriptions de la CLE et intègre très bien les risques à venir liés au changement climatique

Le rapport du commissaire enquêteur reconnaît que le projet comprend de sérieux risques environnementaux pour la qualité de l'eau du Scorff. Il souligne que si les mesures de réduction de production en période de sécheresse n'ont pas été respectées à 150 tonnes, fort logiquement, comment le porteur de projet pourrait-il s'y résoudre en passant à 250 tonnes au vu des étiages particulièrement sévères que le changement climatique nous promet ?

Ainsi, le commissaire enquêteur relève "Comme l’admet l’exploitant dans son dossier, le site présente une vulnérabilité aux sécheresses et aux étiages sévères que le réchauffement climatique va continuer à accentuer ; le site se prête mal à l’exploitation d’une pisciculture qui nécessite de prélever beaucoup d’eau."

" Dans la mesure où le projet prévoit la mise en oeuvre d’un système de remontée d’eau usagée partiellement filtrée au niveau de la prise d’eau - autorisé par le code de l’environnement
selon l’exploitant - qui permettra de respecter en période d’étiage le débit réservé de 360 l/s correspondant au dixième du module, la demande d’inscription dans l’autorisation
environnementale d’une dérogation permanente permettant d’abaisser le débit réservé au vingtième du module sur une période de cinq mois de juin à octobre apparaît surabondante et injustifiée.

 

Comment les services de l'Etat vont-ils poursuivre l'instruction du dossier ? Le Préfet suivra-t-il les avis de la CLE et du Commissaire enquêteur ?

 

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