Prise d’eau de l’Ic, le président de la CLE soutien de la réouverture
Symbole du contentieux européen sur les nitrates et de la problématique des marées vertes, la longue histoire du bassin versant de l’Ic vient de connaître un nouvel épisode.
En février dernier, le Préfet des Côtes d’Armor a choisi d’abroger le programme d’action sur ce territoire qui, depuis 2007, limitait les apports azotés sur les terres du bassin versant. La raison de cette abrogation ? Le retour à la conformité de l’eau de l’Ic.
Personne ne contestera le fait que la qualité de l’eau de cette rivière se soit améliorée. Néanmoins, il est bien difficile de savoir si le seuil des 50mg/L de nitrates est bien respecté. Entre 2009 (date de fermeture de la prise d’eau) et 2019, le point de pompage qui alimentait la station de production d’eau potable de l’Ic a été supprimé ; et par là même le point de suivi de la qualité de l’eau. Depuis 2011, le suivi de la qualité de l’eau est réalisé en amont, s’offrant par la même occasion l’opportunité de sauter une confluence. Changer de place au thermomètre a permis une nette amélioration de la situation !
Extrait de :Tableau de bord de la charte de territoire 2011-2015 / Bilan 2015 – SAGE Baie de Saint-Brieuc (p.86).
Néanmoins, l’ambition de réouvrir la prise d’eau de l’Ic a toujours été fermement défendue par les associations. Elle a même été introduite parmi les recommandations du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de la baie de Saint-Brieuc : « La collectivité compétente en matière de production d’eau potable engage, dès que la qualité des eaux le permet et sous réserve de conditions économiques acceptables pour la collectivité, les démarches nécessaires à l’ouverture de la prise d’eau sur l’Ic ».
Les associations ont ainsi un allié dans la mise en œuvre de la protection de l’eau de l’Ic et de la réouverture de la prise d’eau. S’inquiétant des tensions sur la ressource en eau (sécheresse, augmentation des prélèvements,manque de visibilité…) le président de la commission locale de l’eau (CLE) du SAGE vient d’écrire à la présidente de l’agglomération pour appuyer la demande d’entamer rapidement le chantier de remobilisation de cette ressource.
Un appel marqué que nous ne pouvons que saluer alors même que, lors de la fermeture de la prise d’eau, nous dénoncions le silence complice des élus.
Dans un contexte de dérèglement climatique où il est nécessaire de diversifier les ressources pour l’eau potable et alors même que les algues vertes continuent de s’échouer en baie de Saint-Brieuc, notre responsabilité est maintenir notre vigilance sur cette reconstruction. Protéger la ressource, reconquérir la qualité des eaux brutes de nos cours d’eau. C’est là l’enjeu d’une politique de développement vraiment durable, courageuse et responsable.
Voir le courrier du président de la CLE du SAGE de la baie de Saint-Brieuc
Lire la réponse du Préfet 22 à nos sollicitations