Ressource en eau | Ce que révèle ce juillet humide

01 août 2023
Ressource en eau | Ce que révèle ce juillet humide

Si le mois de juillet 2023 restera de piètre mémoire, il confirme le changement climatique en Bretagne et la tension sur la ressource en eau à l’Est de l’Ille-et-Vilaine. La mise au point de seuils de gestion des étiages plus pertinents reste un chantier indispensable !

 

Certains diront que juillet 2023 a été pourri. Certes, la pluviométrie a été globalement très excédentaire, localement plus de 50 % au-dessus de la moyenne des trente dernières années ! Record pour Sénébret (56) avec 170 mm ! Autour de 100 mm dans le sud Finistère et jusqu’à Vannes, 70 à 80 mm dans le reste du Morbihan et en Ille-et-Vilaine. Curieusement, les pluies n’atteignent que 50 à 60 mm sur tout le littoral nord.

Globalement, le ciel a été très couvert, sauf sur les îles, le pays bigouden et le Golfe du Morbihan, et encore est-ce relatif.

 

Les températures, marqueur indéniable du changement climatique

 

Ce qui a été moins perçu est la douceur des températures, très proches des moyennes, malgré ce temps maussade. Marque indéniable du changement climatique.

 

Résultat, les sols retrouvent une réserve en eau faible à correcte pour la fin juillet et donc un potentiel agronomique supérieur à ce qui était attendu. A contrario, les flux de nitrates vers la mer augmentent, alors que la prolifération des algues vertes se manifeste bien au-delà de la baie de Saint-Brieuc (voir le bulletin du CEVA du 26 juillet 2023). La petite tendance baissière liée à plusieurs hivers secs d’affilée va être effacée et confirmer notre analyse sur la nécessité d’un changement de modèle dominant en agriculture.

 

Des réserves fragiles

 

Comme nous l’avions envisagé, l’importance de ces pluies répétées, avec plusieurs cumuls supérieurs à 15 mm en trois jours, a mis fin vers le 10 juillet (à l’ouest) et le 24 juillet (à l’est) aux faibles débits (étiage) que nous avions annoncés entre fin juillet et mi-août pour l’essentiel de la Bretagne.

 

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Source : banque hydro, DREAL Bretagne, traitement Eau et rivières de Bretagne

 

Les prévisions météorologiques pour les sept prochains jours préparent un maintien des débits au-dessus des valeurs de saison. Une fois encore, c’est en Ille-et-Vilaine que la situation est localement tendue. Nous allons vers un étiage classique de fin août/début septembre.

 

Les barrages destinés à garantir la production d’eau potable sont à un très haut niveau puisque les débits entrants sont soutenus, y compris en Ille-et-Vilaine où les tensions sont habituellement les plus fortes. D’autant que la demande s’avère en baisse logique, en lien avec les températures modérées observées.

 

 

Informations départementales

 

Ille-et-Vilaine

Un arrêté du préfet d’Ille-et-Vilaine du 19 juillet a placé en alerte sécheresse les secteurs :

  • « bassins côtiers n°1 » (nos prévisions ont été vérifiées),
  • « affluents rive gauche de la Vilaine n°5 » (alerte le 12 comme prévue, alerte renforcée vers le 20 puis remontée des débits)
  • et « bassin de la Chère n°7 » (pas de prévision1, alerte renforcée atteinte mi juillet puis légère remontée des débits).

Les débits sont supérieurs aux seuils depuis 8 jours, sauf sur la Chère.

 

Morbihan

Un nouvel arrêté cadre sécheresse du Morbihan a été publié le 18 juillet 2023 avec des modifications focalisées sur des assouplissements dans les restrictions d’usage de l’eau. Et aucune révision des modalités de gestion, pourtant peu adaptées.

 

Finistère

Dans le Finistère, le préfet a annoncé renoncer à réviser l’arrêté cadre cette année et renvoie à une refonte plus approfondie cet hiver. Ce ne sera pas inutile tant l’inadaptation des conditions de déclenchement était manifeste.

 

Nous avons découvert le prototype du logiciel de prévision des débits du Ministère : il intègre les prévisions de pluies à 15 jours, propose un intervalle de confiance sur ces résultats. Il sera donc utile à cette échéance. Sa conception ne lui permet pas d’afficher une tendance de long terme (de 15 jours à 2 mois) et donc une anticipation réelle, pourtant nécessaire pour mobiliser les acteurs et ainsi espérer économiser l’eau. Les taux d’économie restent de l’ordre de 10 % : il faut donc deux mois d’efforts pour économiser une semaine de consommation...

 

1L’instabilité du fond sableux de la Chère à Derval fait que nous estimons difficile d’y établir des débits fiables en basse eaux sans mesurages réguliers dont les résultats ne permettent que des corrections a posteriori.

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