Quelle est la situation hydrologique de la Bretagne au début de ce mois de juin ? Nous connaissons un déficit pluviométrique marqué malgré une première décade arrosée. Les réserves en eau des sols sont correctes et des débits de rivière au-dessus de la moyenne dans l’ensemble. La situation n'a rien à voir avec 2022

Un mois de mai en contrastes

La première décade de mai a été très pluvieuse, avec des hauteurs journalières importantes, atteignant 20 mm. Mais depuis le 11, c’est le régime sec ! Bilan, une pluviométrie partout déficitaire de l’ordre de 40 % dans le Finistère et les Côtes d’Armor (couleurs vert et bistre) ainsi que la Loire-Atlantique, à 50 % dans le centre Morbihan, le nord et l’est Ille-et-Vilaine (bleu). Très peu de pluie à Belle-Ile.

Pour l'instant, depuis le début de l’année, le déficit observé est faible, de l’ordre de 10 %. Les perspectives jusqu’au 10 juin restent marquées par la configuration anticyclonique et les vents de nord-est.

Pluviométrie du mois de mai 2023 - Carte issue du site associatif infoclimat que nous recommandons.

Les températures ont également été au dessus de la normale depuis la date pivot du 11 mai. Conjuguée avec le vent, l’évaporation par les plantes a été très soutenue. Les semis, retardés par la pluie, ont eu lieu dans de bonnes conditions, la pousse de l’herbe a été spectaculaire du 10 au 25. Les sols, saturés au 11 mai ont commencé à perdre leur humidité qui est dans la moyenne calculée au début de juin.

Une situation des rivières plutôt rassurante

Côté nappe, on distinguera l’ouest Bretagne où la baisse des niveaux a commencé vers le 10 mai et, une fois encore, le bassin de Rennes où les niveaux baissent lentement depuis le 10 avril. Dans ces deux situations, les niveaux au début de ce mois de juin restent, parfois nettement, au-dessus de la moyenne. Les eaux souterraines sont en mesure d’assurer un niveau d’étiage de l’ordre de la moyenne, sauf si un été sec venait à se prolonger au-delà du 20 août.

Le regard sur l’hydrologie des rivières bretonnes est plutôt rassurant malgré la baisse régulière des débits depuis le 10 mai : proche de la moyenne sur les deux tiers de la région. Les exceptions ? Le bassin de Rennes un peu en dessous de la moyenne, avec mention sèche pour l’Aff, la Chère (Derval), le Chevré et les rivières autour de Morlaix. La situation n’a rien à voir avec celle de 2022, malgré l’absence de pluie, avec un décalage temporel supérieur à un mois.

Les barrages servant à l'alimentation en eau potable sont pleins et le stock n’est pas encore sollicité. Encore une fois pour l'instant la situation n'a rien d'inquiétante.

Des nouvelles du reste de la France ?

Il a beaucoup plu sur les Pyrénées, un peu sur l’arc méditerranéen après une longue période sèche, sans que les cumuls soient exceptionnels. Les deux tiers nord de la France ont connu un mai déficitaire, après avoir bénéficié d’un avril bien arrosé.