Sécheresse : pas d'inquiétude... pour l'instant !

03 mai 2023
Sécheresse : pas d'inquiétude... pour l'instant !

Jusqu’à fin juin, nous vous présentons nos prévisions de situation hydrologique. Une sorte de rendez-vous mensuel, pour souligner que nos avis sont fondés sur des données précises, que nos prises de position ne viennent pas de convictions, mais sont élaborées à partir de données publiques, d’expertises scientifiques. Nous nous plaçons dans le long terme, car nous savons que le prix des choix liés au court terme s’avère toujours onéreux.

 

Avril 2023, une pluviométrie contrastée

Le contraste classique en matière de pluie est un ouest/est. Ce mois d’avril déroge complètement aux habitudes. C’est sur la moitié sud, de Quimper à Vannes et dans le bassin de Rennes qu’il a plu, 75 à 95 mm, soit + 25 % par rapport à la normale. Et au nord que l’on constate un déficit, une hauteur d’eau de 45 à 60 mm sensiblement sous la moyenne (-30%).

Constat général, les températures ont été supérieures de 1 à 2 °C par rapport aux 30 ans de référence. L’année 2023 est d’ores-et-déjà chaude…

 

Et une hydrologie confortable

Le vent autant que la température a joué sur l’évaporation. Les sols sont dans une situation très convenable au sud, correcte au nord, au 1er mai. Une semaine sans pluie a permis l’implantation des cultures de printemps dans de bonnes conditions.

 

Les nappes bretonnes ont réagi à ces périodes humides en remontant un peu à chaque période bien pluvieuse, reprenant leur baisse pendant les semaines sèches. Mais avril voit les apports vers les nappes se finir vers le 10, quand la végétation sollicite la réserve des sols. Alors que la tendance début mars était mal engagée, les niveaux des piézomètres sont au 1er mai au niveau de la moyenne à date, et avec une baisse conforme. La contribution des eaux souterraines au débit estival de nos cours d’eau sera donc correcte.

 

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Les débits des rivières sont un peu au-dessus de la moyenne d’un mois d’avril. La perspective d’un étiage précoce est maintenant éteinte. 2023 ne sera pas en Bretagne une année de gestion délicate pour les trois prochains mois. La période pluvieuse annoncée devrait retarder la baisse habituelle des débits. Et comme les prévision météorologiques à trois mois ne marquent pas de tendance marquée, cet été devrait finalement constituer un répit. Répit utile pour affiner les stratégies, engager des travaux sur les réseaux.

 

Regard sur le national

La pluviométrie a été importante sur les trois quarts du pays, en particulier sur le bassin de la Garonne. L’été 2023 s’y annonce moins compliqué que l’an passé si la pluviométrie reste soutenue. Restent donc extrêmement préoccupants le pourtour méditerranéen, dramatiquement déficitaire, et le Poitou. Les étiages y sont largement engagés, les nappes très basses.

 

Gestion de la sécheresse

La précipitation des préfets bretons pour réviser les arrêtés cadre sécheresse, tout à fait compréhensible en février, les avait conduit à ne s’intéresser qu’aux restrictions et conditions de dérogation. La révision des sites de référence et des seuils était reportée à 2024. On ne pouvait que regretter ce report quand tout montre que, compte tenu de nombreuses inadaptations, les mesures ont été prises tardivement dans deux, voire trois départements sur quatre. Et ce, en lien avec des seuils de déclenchement trop faibles. Ou à des sites, qui du fait des soutiens d’étiage, ne connaissent pas les bas débits à la différence des rivières qui les entourent !

 

Mais la protection de l’environnement passe après l’écoute des intérêts économiques. Ce qui fait que çà chauffe et chauffera… On notera aussi une inadaptation au nouveau contexte qui conduira à refaire le travail l’an prochain !

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