Sécheresse : prenons des mesures à la hauteur de l’enjeu

18 juillet 2022
Sécheresse : prenons des mesures à la hauteur de l’enjeu

Le thermomètre s’affole et vient nous rappeler notre besoin vital d’eau. Or, la Bretagne traverse par ailleurs depuis plusieurs mois maintenant, une période de sécheresse, résultante d’un hiver peu  pluvieux et surtout d’un printemps sec qui n’aurons pas permis aux nappes phréatiques de se recharger suffisamment par les « pluies efficaces » qui tombent entre octobre et mars.


Des stations mesurent le niveau des cours d’eau (parfois directement le débit) à travers le territoire (125 en Bretagne). Les données accumulées depuis parfois plus de 50 ans permettent une approche statistique spécialisée et donc de préciser la gravité de la situation. C’est sur la base de cette connaissance scientifique et des arrêtés cadre pris au début 2022 que sont prises des mesures de limitation de la consommation d’eau par les usagers industriels, agricoles et consommateurs domestiques (fonction des 4 stades : vigilance / alerte / alerte renforcée / crise). Rappelons ici que l’analyse de l’association sur ces arrêtés cadre et sur leur caractère, disons... perfectible.

 

La situation à la mi-juillet

 

À ce stade, les départements des Côtes d’Armor et du Finistère sont en vigilance, l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan sont globalement en alerte voire plus sur certains secteurs. La situation, à l’échelle de la région, semble désormais se dégrader rapidement. Après analyse sommaire des débits de ces dix derniers jours, extraits de la banque nationale « hydro », produites par la DREAL Bretagne, il ressort que :

  • comme souvent, la moitié Est de la région est la plus concernée : il y pleut moins, les usages sont plus importants et les apports des eaux souterraines y sont plus faibles. Un site est en crise, les autres en alerte renforcée (bientôt en crise), le reste en alerte ;
  • le barrage de la Valière qui alimente Vitré et sa région est anormalement bas ;
  • les besoins de l’agglomération rennaise sont assez constants, les barrages réservoirs sont remplis dans un contexte hydrologique précocement défavorable. La région de Ploërmel risque de connaitre une gestion délicate.
  • les zones en rose vif sont nombreuses, et le délai de franchissement du seuil d’alerte indiqué peut, d’après nos calculs, correspondre à la situation de ce jour. Et quelques zones doivent déjà être en alerte.
  • au début de la saison touristique, la tension est déjà appréciable sur la ressource sur les zones côtières. Les besoins de la région malouine dépassent en pointe les ressources. La tension est également vive sur la côte sud de la région, avec déjà quelques sites atteignant les niveaux d’alerte (Scorff, Sarre).

 

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Télécharger la carte pour plus de lisibilité

 

La situation d’étiage que nous vivons est précoce et si la comparaison avec 1976 est peut-être un peu prématurée, elle ne semble pas forcément exagérée. Car dans le même temps nos prélèvements ont augmenté. Retrouver les réflexes de sobriété n’est pas se priver, mais ajuster nos actes à une bonne gestion de l’eau. Chacun d’entre nous peut être consom’acteur.

 

Sobriété sur tous les fronts !

 

Néanmoins, il est aussi explicitement prévu que les activités économiques doivent s’adapter aux circonstances climatiques. Autant des dérogations limitées peuvent être adoptées au profit de l’alimentation en eau potable, ce qui est une priorité reconnue par la loi, autant il revient aux activités économiques de limiter leur consommation, voire de limiter leur production. Observer des piscicultures à pleine capacité quand l’eau se fait rare, que leurs rejets sont moins dilués dans le milieu récepteur, produire « comme chaque jour » ou  des industries ne pas limiter l’usage de l’eau hors exigences sanitaires ou de process est inacceptable. Répondre favorablement aux demandes de dérogations des acteurs économiques sans effort réel de leur part rendrait les décideurs publics complices…

 

A l’heure où cette canicule est une nouvelle preuve que notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre nous conduisent dans une impasse intenable, il est temps d’agir pour l’eau. Et d’agir sur le long terme en écartant les « mal-adaptations » qui peuvent avoir des effets secondaires indésirables sur une échelle de temps lointaine (désalinisation, bassines pour l’irrigation…) et en privilégiant les solutions dites sans regret, celles qui seront bénéficiaires quelle que soit l’ampleur du changement climatique : sobriété, économies d’eau certes, mais aussi les solutions fondées sur la nature (qualité des sols, maillage bocager, zones humides, désimperméabilisation, etc.

C’est la mise en œuvre d'un bouquet de solutions qui permettra à la Bretagne de relever ce nouveau défi de l’eau !

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