En ce début d’été, sommes-nous en sécheresse ?

03 juillet 2023
En ce début d’été, sommes-nous en sécheresse ?

Ces dernières semaines se sont caractérisées par des pluies faibles, des températures élevées et du vent soutenu ce qui fait que les sols sont déjà assez secs pour la saison. Mais qu’en est-il de nos rivières et nos nappes ? La situation n’est pas une répétition de 2022, mais elle confirme la forte sensibilité de l’Est de la Bretagne et la fragilité de la Montagne Noire et des Monts d’Arrée.

 

Un mois de juin sec et chaud

Le mois de juin s’est caractérisé par des températures supérieures à la moyenne et un vent régulier et assez desséchant. La pluviométrie a été très modeste, le plus souvent comprise entre 15 et 25 mm, un petit peu plus dans les Côtes d’Armor. Il a aussi été observé des situations orageuses locales conduisant à des cumuls importants comme à Lamballe (78 mm) ou Plestin-les-Grêves (60 mm).

 

Cela a eu comme conséquence, pour les plantes une importante évapotranspiration et une accélération de l’asséchement des sols. Ceux-ci sont aujourd’hui à environ 25 % de leur réserve standard théorique. Les prairies commencent à souffrir (moins en Côtes d’Armor). Nous sommes donc déjà dans une situation de relative sécheresse des sols.

 

Comment vont nos rivières et nos nappes ?

Face à ces conditions météorologiques, les nappes n’ont pas été alimentées en eau et ont bien engagé leur baisse. Mais, comme elles ont été bien remplies au début du printemps la situation reste « favorable » et ne soulève pas, à court terme, d’inquiétude pour la productivité des forages.

 

Du coté du niveau des rivières bretonnes, nous assistons à une baisse régulière de leur débit entrecoupée de petites hausses pendant les périodes pluvieuses, sans que cela interfère avec cette tendance à la baisse, retrouvée au bout de quelques jours.

 

22_juin_2023.png

 

La situation a donc évolué de manière assez défavorable, et les barrages destinés à l’alimentation en eau potable ont entamé leur déstockage vers le 10 juin en Ille-et-Vilaine, plus tard dans les autres départements. Mais cette situation est classique pour cette période de l’année et ne suscite pas d’inquiétude à court terme.

 

Notre méthode de calcul.. En avance sur celle du ministère ?

 

Si nous devons déjà faire face à une fin de printemps plutôt sèche et chaude, nous ne sommes donc pas encore en situation de faible débit des rivières (étiage). Mais comment va évoluer la situation dans les prochaines semaines ? Quel est le risque d’évolution vers un étiage plus marqué, et d’éventuelles restrictions d’usage de l’eau ? Nous vous présentons nos résultats.

 

Certes, le ministère de la transition écologique annonce un tel outil, mais dans le meilleur des cas pour 2024. Nous avons travaillé sans attendre depuis l’hiver dernier, sur un outil pour établir des calculs de tarissement prévisionnels des rivières qui servent de point de mesure pour déterminer si nous sommes en situation de sécheresse.

 

Sur la base de notre appréciation de la qualité des données et de la pertinence des sites, nous vous proposons une carte de synthèse des prévisions de franchissement des seuils d’alerte des arrêtés préfectoraux sécheresse pour les prochaines semaines.

 

preivions_secheresse_ete_2023.png

 

Attention ! Nous avons écarté plusieurs points de suivi qui sont, selon nous, inadaptés et nous nous utilisons les seuils en vigueur, même si nous avons montré qu’ils étaient loin d’être tous pertinents.

 

Pour en savoir plus lire notre article sur les arrêtés encadrant la gestion de la sécheresse

 

Cet exercice permet d’avancer des résultats fiables à trois semaines, sauf pluviométrie importante. Au-delà de cette durée, la période de franchissement est à considérer comme une probabilité de l’ordre de 70 %, pouvant être nettement décalée en cas de forte pluviométrie.

 

              tableau_detaille_prevision_debits_ete_2023.png

 

L’Ille-et-Vilaine devrait donc atteindre prochainement des niveaux nécessitant les premières mesures de restriction. Les autres secteurs sensibles ne sont pas des surprises. Les niveaux de crise seront probablement atteints avant la fin du mois sur le Meu et début août pour l’Aff, l’Evel, l’Yvel puis le Semnon.

 

Ces secteurs de très faibles débits estivaux sont connus depuis de nombreuses années comme étant vulnérables face aux sécheresses et devraient donc constituer des secteurs prioritaires pour développer des actions de sobriété pour l’ensemble des usagers. Elles devraient s’accompagner d’actions de protection de la ressource beaucoup plus ambitieuses, car les alternatives pour distribuer de l’eau potable sont onéreuses et ne seront pas forcément suffisantes.

 

Il est urgent d’agir pour la sobriété, de mieux cerner l’effet des mesures de restriction, d’agir contre la contamination très large par les polluant dont les pesticides : il n’y a pas de ressource de rechange et la dépollution coûte cher !

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