Vendredi 17 septembre, Eau et Rivières a accueilli une vingtaine de participants invités par l’Agence bretonne de la biodiversité pour une visite de terrain dans les Côtes d’Armor. Retour sur une demi-journée formatrice dédiée au bocage, à la filière bois-énergie et à la biodiversité.

Le bocage breton représente aujourd’hui près de 115 000 km de haies, c’est le tiers de ce qui existait avant la période du remembrement organisée à partir des années 60. Comme le rappelle Jean-Luc Pichon, administrateur et bénévole de l’association, « le bocage c’est aujourd’hui un élément majeur de la biodiversité en Bretagne ». En effet, le réseau de haies connecté au parcellaire agricole et aux milieux humides représente un écosystème dynamique. A la fois réservoir de biodiversité, trame de déplacements pour les espèces et régulateur climatique, la haie sur talus ne devrait plus être perçue comme une contrainte mais comme une alliée pour l’agriculture d’aujourd’hui.

La journée "bocage" en vidéo

Pour l’agriculteur, un complément de revenu valorisé localement

Dans le partage d’expérience, Yann Le Merdy, éleveur laitier bio installé depuis 2005 à Louargat a, depuis son installation, participé à la reconstitution d’environ 2 kilomètres de talus plantés. Il produit annuellement entre 70 et 80 tonnes de plaquettes issues des haies bocagères de son exploitation, soit environ 3000 euros de revenus. La filière bois-énergie s’est largement développée sur le secteur et permet d’utiliser le bois en plaquettes pour chauffer des structures locales comme les bâtiments publics.

L’évaluation de la qualité d’une haie s’appuie par exemple sur la présence de carabes, des coléoptères prédateurs, véritables alliés des cultures consommateurs de limaces et pucerons. David Rolland, chargé de mission Habitats et biodiversité pour la Fédération des chasseurs des Côtes d’Armor, intervient au pied de la haie pour révéler les critères d’une haie fonctionnelle d’un point de vu écologique. Entre autres, elle doit s’implanter sur un talus, comporter une continuité entre différents étages de végétation, tout en conservant du bois mort, du lierre et des ronces. En bref, il convient de ne pas faire trop propre !

Former les acteurs bretons, l’une des missions de l’Agence bretonne de la biodiversité

Parmi ses actions, l’Agence bretonne de la biodiversité (ABB) propose régulièrement des visites de terrain thématiques, destinées spécifiquement à des acteurs qui portent un rôle décisif dans le secteur privé comme public. Tout l’enjeu du cycle intitulé « La biodiversité sur le terrain » est notamment de former ces acteurs à une meilleure prise en compte des enjeux liés à la biodiversité dans leur prise de décisions. Pour ce faire, l’ABB s’appuie sur des partenaires comme Eau et Rivières, ce qui contribue aussi à mettre en réseau des acteurs qui œuvrent pour la biodiversité en Bretagne.

Aller plus loin

Consulter ici l'article de l'Agence bretonne de la biodiversité

Participez à notre colloque sur le bocage, vendredi 19 novembre, à Lannion.