Les actions d’Eau & Rivières de Bretagne
Le réseau régional Santé-environnement
Plusieurs réseaux thématiques existent au sein d’Eau & Rivières de Bretagne, celui concerné par les pesticides est consacré plus largement à la question santé- environnement. Il se réunit au moins deux fois par an.
En dehors de ces rencontres, les adhérents de l’association et membres d'association adhérentes peuvent échanger sur une liste de diffusion mise à leur disposition : sante@eau-et-rivieres.inifini.fr.
Pour plus d'information sur cette commission, contactez Dominique LE GOUX, chargée de mission pesticides au 02 96 21 14 70 ou par courriel : pesticides@eau-et-rivieres.org
L’animation des territoires
Semaine pour les alternatives au pesticides
La semaine pour les alternatives aux pesticides est une manifestation visant à promouvoir les alternatives aux pesticides. Elle se déroule chaque année du 20 au 30 mars. Durant cette période, le public est invité à mieux s’informer sur les enjeux tant sanitaires qu’environnementaux des pesticides et sur les alternatives au travers de centaines de manifestations partout en France et dans 15 autres pays.
Eau & Rivières de Bretagne participe chaque année à ces 10 jours mettant en avant les alternatives aux pesticides.
Événements marquants des éditions précédentes :
- En 2019, nous avons lancé notre opération #STOPChampsorange pour recenser les champs désherbés chimiquement en Bretagne et demander l'arrêt de cette pratique à la Prfecture de Région. Voir les articles qui ont été consacrés à cette opération : Alertez-nous sur les champs orange (le 26 mars 2019), Champs orange | La réponse d'Eau & Rivières à la FRSEA (le 2 avril 2019), Opération "Stop champs orange" : 400 signalements en un mois (le 22 mai 2019).
- En 2017, nous avons co-organisé deux diffusions en avant-première du film Zéro phyto, 100 % bio réalisé par Guillaume Bodin et mis en place un groupe de riverains « vigilants » sur la commune de Saint-Coulomb (35).
- En 2015, pour la 10ème édition, la Bretagne fêtait les 10 ans de la signature des arrêtés protégeant les fossés bretons des applications de produits phytosanitaires. Eau & Rivières invitait Gilles-Eric SERALINI et Jérôme DOUZELET pour une conférence "Polluants Chimiques danger ! Retrouvons le goût en cultivant sans ajouts" à Rennes (35).
- En 2014, une marche regroupant 400 personnes s’est déroulée à La Torche (29). Une commune sur laquelle se trouve des bulbiculteurs utilisateurs de pesticides. Ils ont d’ailleurs été condamnés pour leurs pratiques dans une procédure en justice pour laquelle Eau & Rivières de Bretagne s’était constituée partie civile. Les 3 entreprises bulbicoles de La Torche ont ainsi été condamnées en 2012 à des peines de 3000 € (dont 2000€ de sursis) pour avoir été contrôlées au printemps 2010 et verbalisées pour usage de produits phytosanitaires non homologués (4 ou 5 produits chacun !). Dans le dossier, la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) produisait notamment en appui des ses procès verbaux des études de sol dont une détectant 28 molécules différentes dans un même échantillon !
- En 2013, plus de 60 personnes étaient venues assister à une conférence intitulée « Face au danger des pesticides ». Joël LABBE, sénateur du Morbihan et maire de Saint Nolff (56) et Gilles LANIO, apiculteur et membre du bureau de l'UNAF (union nationale des apiculteurs français) s'étaient succèdés à la tribune pour dénoncer les méfaits de ces produits.
Voir le site internet de la Semaine pour les alternatives aux pesticides
Le programme interassociatif NATURES
Eau & Rivières de Bretagne collabore depuis plus de 20 ans au programme interassociatif piloté par la Maison de la consommation et de l'environnement. De nombreuses actions et documents ont pu voir le jour grâce à ce travail collectif : une collection de livrets, des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires agricoles et horticoles, la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » , ...
Parmi les dernières réalisations :
- En 2021 : Eau & Rivières de Bretagne et la Maison de la bio 29 ont publié la fiche d’information "Les biocides, des pesticides méconnus" pour apprendre au plus grand nombre à identifier les biocides, prendre conscience de leurs impacts et trouver les solutions pour s’en passer. Elle est disponible en ligne et téléchargeable gratuitement.
- En 2022 : Les associations Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, la Maison de la Bio du Finistère, Vert le Jardin et la Mce ont construit une formation en ligne sur le jardin afin de changer de regard et de considérer le jardin comme un milieu vivant. Cette formation gratuite et ouverte à toutes et tous a été ouverte le 28 mars 2022 sur la plateforme Tela Botanica. Découpé en 6 séquences, le MOOC vise à partager avec le plus grand nombre les connaissances nécessaires à la compréhension d'un jardin, avec un cheminement progressif entre les différentes composantes du jardin, son fonctionnement et les pratiques respectueuses à adopter.
Écophyto
Initié en 2008, le plan national Écophyto s’était donné comme objectif la réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides à l’horizon 2018. Les premiers bilans ont montré que ce chiffre ne serait pas atteint. En 2012, l’objectif n’était plus chiffré. En juin 2015, suite à la révision du plan, la cible de -50 % est réintroduite ; par contre le laps de temps pour l’atteindre s’est considérablement rallongé : 2025. Et encore, un objectif transitoire de -25 % ainsi qu’une révision du plan étaient envisagées à l’horizon 2020.
Les bilans annuels et les rapports d'évaluation de ce programme ont montré son inefficcacité. L'usage des pesticides n'a pas diminué ou si peu, alors que de nombreuses alternatives existent et ont faits leurs preuves. Tout reste encore à faire.
Le plan Écophyto se décline en région. L’idée est d’ajuster au mieux les travaux réalisés aux problématiques des territoires. Différentes commissions thématiques (agronomie, indicateurs, jardins espaces vertes et infrastructures...) élaborent et travaillent à la bonne mise en œuvre de ces actions. Eau & Rivières de Bretgane, grâce à l’implication de ses bénévoles, participe à chacune d’entre elles.
Parmi les actions initiées en Bretagne et élargies depuis au niveau national : l'observatoire des ventes de pesticides (BnV-D). Il permet chaque année de comptabiliser le tonnage des pesticides vendus l'année précédente. Ainsi, pour l’année 2020 en Bretagne, 2 065 tonnes de substances actives ont été vendues en Bretagne, dont 1 182 tonnes d'herbicides. Autre indicateur, le Nombre de dose-unité ou NODU permet d'estimer la pression d'usage des pesticides. Si le glyphosate est la substance herbicide la plus vendue en "poids", la mésotrione est celle qui a le NODU le plus élevé en Bretagne en 2020.
En savoir plus sur la déclinaison bretonne du plan Écophyto.
Actions en justice
Amazon et eBay (2019)
Alors que depuis le 1er janvier 2019, l’achat, l’utilisation et la détention de pesticides, notamment à base de glyphosate, sont interdits pour les particuliers Amazon et eBay commercialisaient toujours ces désherbants sur leurs sites de vente en ligne en novembre 2019. Après avoir réussi à commander très facilement plusieurs bidons de pesticides interdits, Eau et Rivières de Bretagne a porté plainte contre ces deux multinationales.
Voir notre actualité à ce sujet : Pesticides | Notre association porte plainte contre Amazon et eBay
La réaction des 2 spécialistes de la vente en ligne ne s'est pas faite attendre et elles étaient pour le moins évasives. Alors même que des pesticides étaient vendus de manière illicite sur son site, eBay assurait que "Toutes les activités illicites sont prohibées de la plateforme. Aussi, la vente illégale de pesticides y est strictement interdite. Nous supprimons toutes les annonces proposant des produits interdits qui nous sont signalés."
De son côté, Amazon rejetait la faute sur les vendeurs en assurant avoir demandé "à tous les vendeurs de se conformer à ses politiques de vente".
Notre association attend toujours les suites données ou non à ces plaintes.
Le procès Shopix - Outillage de Saint-Étienne (2018)
La société Shopix-Outillage de Saint-Étienne vend une grande partie de sa marchandise par le biais de camoins itinérants. Avant l'arrivée de ceux-ci dans les bourgs et centre-ville, un catalogue publicitaire est distribué dans toutes les boîtes aux lettres du secteur.
Dans ces catalogues en 2018, on retrouvait encore un produit à base de glyphosate. Or la publicité pour de tels produits était interdite depuis 2014 à l'attention du grand public !
Las de ne pas voir nos plaintes aboutir, Eau & Rivières de Bretgane a engagé une procédure au civil. Procédure dans laquelle nous avons obtenu la condamnation de la société Shopix.
Pour en savoir plus sur cette affaire et avoir accès au jugement, voir l'actualité qui lui a été consacrée : Glyphosate: un catalogue commercial c'est bien de la publicité [25/10/18]
Le procès Monsanto, le feuilleton de 2000 à 2011
Sur 6 produits Roundup, les étiquettes présentaient des allégations environnementales telles que :
- 100% biodégradable ou biodégradable,
- propre,
- respecte l’environnement,
- efficacité et sécurité pour l’environnement,
- utilisé selon le mode d’emploi RoundUp, ne présente pas de danger particulier pour l’homme et les animaux domestiques.
Sur l’étiquette de ces produits étaient à la fois inscrit : « respecte l’environnement » et « R51/53 : toxique pour les organismes aquatiques ».
En 2000, Eau & Rivières de Bretagne et l’UFC-Que Choisir déposent plainte pour ces faits. Dans le même temps, la Maison de la consommation et de l’environnement (MCE) interpelle le bureau de l’homologation des produits phytosanitaires et les services de la répression des fraudes. Ce n’est que 6 ans plus tard que le désherbant Roundup, premier désherbant vendu en France et dans le monde, sera jugé devant la 5e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, en décembre 2006.
Le 26 janvier 2007, les dirigeants des sociétés Monsanto (producteur du Roundup) de SCOTTS France (distributeur du Roundup) étaient condamnés par le tribunal correctionnel de Lyon à 15 000 € d’amende, et diverses peines de publicité complémentaire pour publicité mensongère.
Le 29 octobre 2008, la cour d'appel de Lyon confirmait la culpabilité et les peines des 2 dirigeants et entreprises.
Le 9 octobre 2009, la cour de cassation confirmait l'arrêt de la cour d'appel de Lyon condamnant définitivement les deux dirigeants et les deux entreprises.
Télécharger l'extrait du jugement du tribunal correctionnel (pdf - 64 ko) ou l’extrait de l'arrêt de la cour d’appel de Lyon (pdf - 34 ko)
Télécharger la publication judiciaire (pdf - 126 Ko)