Nitrate et santé, le principe de précaution
Afin de préserver la santé humaine des dangers des nitrates les autorités sanitaires ont fixé des normes de qualité à respecter pour l'eau alimentaire. Mais des lobbys puissants tentent constamment de les remettre en cause.
Nitrates et santé : le principe de précaution
On trouve nitrates (NO3) et nitrites (NO2) dans trois catégories d'aliments : les légumes (salade, radis, céleri, betteraves...), la charcuterie et l'eau. La dose journalière admissible (DJA) confirmé par l'EFSA dans une expertise scientifique rendu par l'ANSES en 2019 sur saisine d'Eau et rivières datée de 2015 est de 3.7 mg/kg de poids corporel/jour établie en 1987 par le SCF et reprise par le JECFA en 2002, soit 37 mg pour un enfant de 10 kg !
Protégez les bébés !
Si un bébé ingère trop de nitrates (par l'eau, par les légumes), il risque la maladie bleue, la méthémoglobinémie. Les nitrates se transforment en nitrites dans son corps, passent de l'intestin au sang, et empêchent les globules rouges de transporter correctement l'oxygène vers les cellules. C'est l'asphyxie et, au pire, la mort. Au cours des 40 dernières années, quelques cas de décès par méthémoglobinémie ont été signalés, dus à l'eau ou à des légumes trop chargés en nitrates et mal conservés. Grâce à la norme limitant la teneur en nitrates de l'eau à 50 mg/l, les bébés sont a priori protégés contre ce risque, à condition de leur choisir un régime alimentaire équilibré.
Principe de précaution
Des chercheurs de différents pays estiment qu'il existe un lien entre les nitrates et certains cancers (estomac, oesophage, appareil urinaire). Pour la santé de tous, les scientifiques veulent maintenir la norme de potabilité de 50 mg/l. En application du principe de précaution trop souvent négligé ces dernières années.
Tentative d'intoxication
Des industriels créent un lobby pro-nitrates :
Si l'on en croit le livre d'un médecin normand publié en 1996 par un curieux "Institut de l'environnement", les nitrates seraient "vraisemblablement bénéfiques pour la santé".
Renseignements pris, l'institut de l'environnement n'a rien d'officiel. C'est une simple association privée. Sous cette appellation trompeuse se cachent de puissants industriels bretons de l'agro-alimentaire et de l'élevage porcin.
Heureusement pour les consommateurs, cette tentative d'intox a échoué. Les experts ont dénoncé les "raisonnements abusifs", les "interprétations erronées, les affirmations gratuites, la présentation tronquée des faits" et "une démarche apparentée au révisionnisme".
Mais l'affaire ne s'arrête pas là pour autant puisque les mêmes négativistes s'activent encore et déploient un peu partout dans les campagnes des discours mettant en cause les travaux des scientifiques sur la responsabilité des nitrates dans le phénomène marées vertes... lire sur le sujet l'Actu publié par notre association en mars 2011
Retour sur l'Actu d'août 2008 |
Nitrates dans l'eau potable En mars 2001, Eau & Rivières de Bretagne avait saisi l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments d’une demande d’avis au sujet des risques sanitaires liés à une alimentation (eau + aliments) trop chargée en nitrates. L’association avait également demandé à l’AFSSA de se prononcer sur la validité du plafond de 50 mg de nitrates par litre, fixé au niveau européen et national dans la réglementation sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Cet avis avait été sollicité parce que, de façon récurrente, des organisations liées à l’élevage industriel et à l’agro-alimentaire contestaient les bases scientifiques et le bien fondé de cette réglementation.
Eau & Rivières de Bretagne se félicite de cette clarification apportée par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, qui met fin à la tentative absurde de remise en cause de la norme maximale en nitrates fixée depuis 1975 pour l’eau potable (la valeur guide demeurant 25 mg/l).
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Les normes nous protègent, protégeons-les !